Hockney et le businessman
La star de la saison des enchères à Londres est une peinture de David Hockney
(né en 1937). L’artiste, qui cumule depuis plusieurs années des prix record et a récemment élu domicile dans le Calvados, n’est pas célébré par le marché de l’art pour ses récents paysages verdoyants du pays d’Auge, mais pour ses représentations californiennes des années 1960 et 1970 écrasées sous le soleil. En 2018, par exemple, la vue d’une piscine animée par deux personnages, dont le peintre, a atteint 90,3 millions de dollars. Cette fois, c’est un bassin azur dont le héros est une éclaboussure qui est présenté à Londres et estimé à 20 millions de livres. Hockney raconte avoir mis deux semaines pour peindre, à l’aide de pinceaux très fins, ce simple, Splash, « qui exista l’espace de deux secondes, j’adore ça ». Il est cédé, selon Bloomberg, par celui que la presse hongkongaise appelle le « tycoon fugitif », un homme d’affaires et collectionneur local de haute volée, Joseph Lau, condamné dans l’île voisine de Macao pour corruption mais qui est toujours en liberté. En 2006, ce Splash avait été adjugé 2,9 millions de livres. Preuve qu’à 83 ans Hockney reste une valeur montante, même vendu par un businessman qui a des démêlés avec la justice.
Le 11 février, à Londres, www.sothebys.com.
Lacan en toutes lettres
Le fameux psychanalyste Jacques Lacan
(1901-1981) était un fabuleux orateur, pour ne pas dire un showman hors pair.
Ses mots avaient du poids et, dans une conférence des années
1970 consacrée à l’enseignement, il ne manque pas d’étriller l’establishment et l’université au long des 34 feuillets qui composent ce manuscrit, largement raturé et plutôt abscons. Il est estimé à 5 000 euros.
Le 6 février, à Paris, www.ader-paris.fr.