Restez chez vous
« Les symptômes ressemblent à ceux de la grippe. S’ils apparaissent, il faut s’isoler chez soi quatorze jours, porter un masque pour ne pas contaminer les autres. S’il y a de la fièvre, prendre du paracétamol – pas d’ibuprofène ! – et c’est tout ! S’il n’y a aucun signe de gravité, il n’y a rien d’autre à faire.
Ce n’est pas la peine de chercher à être testé à tout prix, grippe ou coronavirus, peu importe. Si vous avez du mal à respirer et dans ce cas uniquement composez le 15 », rappelle le Pr Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital universitaire Raymond-Poincaré (AP-HP) de Garches. En règle générale, se laver régulièrement les mains au savon ou avec du gel hydroalcoolique, éternuer ou tousser en se protégeant avec son coude, utiliser des mouchoirs en papier à usage unique. Limiter le plus possible ses contacts et ses déplacements et protéger les plus fragiles : nourrissons, personnes âgées ou déjà affaiblies par une autre pathologie… un seul mot d’ordre martelé par les autorités : « Rester chez soi pour freiner la propagation de l’épidémie. »
Un taux de mortalité difficile à déterminer @ faute de tests sérologiques
L’enquête de l’OMS en Chine a rapporté un taux de mortalité de 3,4 % en moyenne, oscillant entre 2 % et 4 % selon les régions. Un taux encore contesté puisqu’il est calculé sur la base du nombre de cas testés positifs au SARS-CoV-2 et sur le nombre de décès comptabilisés. Or la part de malades pas ou peu symptomatiques demeurant une donnée mystère, ce taux de mortalité est impossible de déterminer pour l’instant. « Pour obtenir un taux réel, il faudra attendre de réaliser des études de séroprévalence », prévient le P=r Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale, à Genève. Ces dernières consistent à tester après coup un échantillon représentatif de la population de manière à connaître la part réelle de la population ayant effectivement fabriqué des anticorps spécifiques contre le virus, afin de la confronter au nombre de décès. En attendant, le taux de mortalité de l’Italie se situe autour de 7 %, celui de l’Espagne autour de 3 %, celui de la France autour de 2 %. Les données issues du navire Diamond Princess (700 personnes infectées parmi les 4 000 confinées à bord pendant deux semaines) ont de quoi rassurer, elles montrent un taux de mortalité d’environ 1 %. Un autre élément positif nous laisse présager une diminution globale du taux de mortalité, il provient de la Corée du Sud, qui a pratiqué une campagne de dépistage massive, avec plus 200 000 tests systématiques, détecté plus de 8 000 cas et affiche pour l’instant un taux de mortalité inférieur à 1 %.
Pourquoi les enfants sont-ils épargnés ? @
Comme ce fut le cas en 2003 avec le Sras, les enfants peuvent être infectés et transmettre le nouveau coronavirus… En revanche, ils ne tombent pas ou presque pas malades. « Le système immunitaire des plus jeunes considère chaque infection comme nouvelle. Les enfants sont en train de l’éduquer et pour cela ils possèdent, à la différence des adultes, beaucoup plus de réserves de cellules dédiées à la fabrication en grande quantité de nouveaux anticorps pour réagir aux infections inconnues », rappelle Jacqueline Marvel, du Centre international de recherche contre les infections à Lyon. « En prime, leur immunité locale dans le nez et dans la gorge est très puissante. Les végétations et les amygdales y sont très développées », avance Brigitte Autran. Même lorsque le Sars-Cov2 atteint leurs poumons, comme certains clichés radiologiques l’ont montré, il semble incapable d’y infecter efficacement les cellules. « L’hypothèse est que les cellules épithéliales pulmonaires des enfants présentent un nombre moins important de récepteurs au virus que celles des adultes », conclut Brigitte Autran
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« Il est possible qu’il y ait un terrain génétique facilitateur de la maladie. » Benjamin Davido, infectiologue