À Paris, la flambée continue
Les vendeurs gardent partout la main.
«Un marché atypique et sous tension. » Fin février, la sobre description de l’activité immobilière de la capitale par la chambre des notaires du Grand Paris ne reflète pas une réalité de terrain que d’aucuns jugent préoccupante. Loin de s’arrêter, l’insolente flambée des prix qui embrase depuis cinq ans la Ville Lumière semble repartir de plus belle dans l’ensemble de ses arrondissements. Non content d’avoir franchi le cap symbolique des 10 000 €/m2 l’été dernier, le prix moyen des appartements anciens s’apprête en effet à s’offrir un nouveau record : 10 560 €/m2 en avril, d’après les chiffres des avantcontrats de ventes comptabilisés par les notaires franciliens, soit une hausse annuelle de + 8,2 %. Cette ébullition n’est pas sans rappeler le scénario vécu il y a une dizaine d’années. Sauf qu’entre-temps, les prix des « pierres précieuses » de la capitale se sont valorisés de 65% au cours de la décennie, et ont ni plus ni moins vu leur cote quadrupler en vingt ans.
Pas de quoi toutefois calmer les ardeurs de certains prétendants. Aujourd’hui comme hier, la balance penche du côté des candidats plus nombreux que les offres mises à leur disposition. Cependant, avec 32 500 ventes d’appartements en un an, la capitale accuse une légère baisse de ses échanges (- 3 %). « Nul doute que l’essor des locations touristiques en meublé via Airbnb, nouvelle activité fortement rémunératrice pour les bailleurs, accentue la pénurie des stocks », analysent la plupart des professionnels du secteur. Illustration concrète de ce déficit récurrent, le site SeLoger proposait, début mars, 420 biens à la vente sur l’ensemble du 15e arrondissement, contre un total d’environ 600 un an plus tôt, pour une zone
de quelque 250 000 habitants. « Dès le lendemain matin d’une annonce mise en ligne la veille au soir, j’ai trouvé une offre d’achat manuscrite glissée sous la porte de l’agence de la Motte-Picquet-Grenelle, s’étonne Benoît Bert, directeur de cette agence Consultants Immobilier. Dès qu’un bien suscite un vif intérêt, le rythme des appels s’accélère, comme un coeur qui bat fort. » « Bien préparer son dossier de candidature, ne pas trop tarder à se décider sont autant de leviers utiles quand l’occasion se présente, au risque de voir l’affaire passer sous le nez», confirme Nathalie Naccache, directrice des agences Keller Williams Fortis Immo situées dans le centre de Paris. «Attention tout de même à la gourmandise de certains vendeurs du sympathique village de
Montmartre et de ses marges, tempère Brice Moyse, patron des agences Immopolis. Seuls les meilleurs produits partent au prix fort en raison d’une prime à la qualité qui fait plus que jamais la différence. » Pendant cette foire d’empoigne, des familles avec enfants migrent bon gré, mal gré, en proche périphérie de la capitale dont plusieurs écoles primaires ont fermé et où l’oeil averti remarquera une présence accrue de cheveux blancs
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traversant, balcons, vue Sacré-Coeur, 499 000 € (10 200 €/m2).
Voltaire (11e), 51 m2, travaux, 430 000 €
(8 450 €/m2).
Cadet (9e), 56 m2,
600 000 € (10 350 €/m2). Grandes-Carrières (18e), imm. récent, 58 m2, 700 000 € (12 050 €/m2). Alésia (14e), 58 m2, 640 000 € (11 050 €/m2). Boucicaut (15e), 61 m2, 1er étage, 730 000 €
(11 950 €/m2).
Drouot (9e), 61 m2,
1er étage, poutres, cave, 570 000 € (9 350 €/m2).
Barbès (18e), 63 m2, 605 000 € (9 600 €/m2). Montorgueil (2e), 63 m2, parquet, cave, 830 000 € (13 150 €/m2). Goncourt (11e), 65 m2, 700 000 € (10 750 €/m2). Louis-Blanc (10e), 70 m2, 605 000 € (8 650 €/m2). Bonne-Nouvelle (2e), 74 m2, 780 000 € (10 550 €/m2). Père-Lachaise (11e), 76 m2, 850 000 € (11 200 €/m2). Paradis (10e), 78 m2,
1er étage, cheminée,
900 000 € (11 550 €/m2). Edgar-Quinet (14e), imm. récent, 87 m2, 900 000 € (10 350 €/m2).
Goncourt (11e), 89 m2, 930 000 € (10 450 €/m2). Saint-Denis (10e),
90 m2 en duplex, rénové, 1,040 M€ (11 550 €/m2). Malesherbes (17e),
90 m2, 1er étage, travaux, 1,055 M€ (11 700 €/m2). Saint-Martin (10e), imm. récent, 91 m2, 1,160 M€ (12 750 €/m2). Courcelles (17e), 94 m2, 1,230 M€ (13 100 €/m2). Beaugrenelle (15e), tour années 1980, 95 m2, 1,050 M€ (11 050 €/m2). Rue de Paradis (10e), imm. pierre de taille, 100 m2, 1,250 M€ (12 550 €/m2).
Saint-Georges (9e),
105 m2, 1er étage, 1 295 M€, (12 350 €/m2). Gros-Caillou (7e),
110 m2, imm. années 1960, 1,550 M€ (13 800 €/m2). Saint-Ferdinand (17e), imm. récent, 111 m2, 1,395 M€ (12 550 €/m2). Maillot (16e), 115 m2, 1er étage, hauts plafonds, 1,5 M€ (13 050 €/m2). Suchet (16e), imm. récent, 123 m2, travaux, 1,4 M€ (11 400 €/m2).
Sources : Barnes, Consultants Immobilier, Daniel Féau, Keller Wiliams Fortis Immo, Immopolis, Orpi, Sotheby’s IR.