Picasso et la bande dessinée, les relations secrètes
Des planches de légende, des expérimentations célèbres ou moins connues, des caricatures, des journaux illustrés : le hors-série du Point « Picasso et la bande dessinée », réalisé à l’occasion de l’exposition du musée Picasso, va surprendre plus d’un amateur de l’artiste. Il montre en effet, pour la première fois, à quel point les liens ont été forts, et artistiquement fructueux, entre le Malaguène et la BD. Initié aux grands comics américains comme Little Nemo ou Pim Pam Poum (The Katzenjammer Kids) par son amie Gertrude Stein au début du XXe siècle, Picasso s’est aussi passionné pour Spirou ou Les Pieds nickelés et n’a cessé de jouer avec les codes du neuvième art, qui le lui rendra bien puisqu’il est devenu un véritable personnage de BD chez Marcel Gotlib, Clément Oubrerie, Milo Manara ou Art Spiegelman, Prix Pulitzer avec Maus. C’est ce double mouvement que révèlera l’exposition à laquelle participent tous ces artistes, comme ils participent à ce hors-série. Réalisées par les plumes du Point et les commissaires de l’exposition, ces cent pages, richement illustrées d’oeuvres iconiques ou très rares de l’artiste, proposent un voyage inédit dans sa culture visuelle, qui puisait son inspiration où bon lui semblait, dynamitant les hiérarchies pour mieux subvertir toutes les normes, toutes les formes avec génie. On y entre dans sa « bédéthèque », on y explore des planches de Blake et Mortimer pleines du souvenir de Guernica, mais surtout, on y découvre un Picasso qu’on ne connaissait pas et qui, pour un peu, aurait pu chanter :
« Shebam !Pow ! Blop ! Wizz ! »
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