Des révolutions stylistiques
LA RÉVOLUTION DES SANS-CULOTTES
1789
Quand la Révolution française éclate, le tiers état décide de ne pas porter la culotte collante en soie prisée de la noblesse, mais un pantalon long, souvent rayé. Accompagné d’une dimension politique, le vêtement donne même son nom au mouvement contestataire des sansculottes. Ces derniers arborent aussi des bonnets phrygiens et des cocardes épinglées sur les chaussures ou la blouse, apportant une couleur patriotique à leurs choix vestimentaires.
L’APPARITION DU TAILLEUR-JUPE
1914
À la mode riche et chamarrée de la Belle Époque succède pour les femmes une mode plus pratique, plus confortable pour se déplacer, travailler et remplacer les hommes partis au front. Composé d’une veste avec des poches fonctionnelles et d’une jupe, le tailleur-jupe se développe avec la Première Guerre mondiale. Il se simplifie dès les années 1920, avant de se raccourcir la décennie suivante, sous l’impulsion notamment de Gabrielle Chanel.
LA FIGURE DE LA GARÇONNE
1919
Après la guerre, les femmes cessent leur activité professionnelle pour retourner dans leur foyer et repeupler le pays. Face à cette figure de mère, les revendications féministes font naître, durant les Années folles, la figure de la garçonne aux cheveux courts et aux seins et hanches bandés. Popularisée par le roman La Garçonne, de Victor Margueritte, publié en 1922,
1914 1944 1960 2020
LE PANTALON POUR TOUS
Les années 1960
Face aux pièces inaccessibles de la haute couture, la jeune génération veut une mode pratique et colorée, influencée par le développement du streetwear dans les pays anglo-saxons. Symbolisant la revendication pour l’égalité sociale et salariale, le pantalon devient une icône transgressive de la révolution culturelle puisqu’il est interdit aux femmes depuis une ordonnance du 7 novembre 1800, qui ne sera abrogée qu’en... 2013. Dans les années 1960, il apparaît dans des magazines de mode, sur des actrices comme Brigitte Bardot ou encore sur le podium d’Yves Saint Laurent, qui lance en 1966 son smoking féminin, mais c’est la révolution de mai 1968 qui va lui apporter une visibilité nationale.
LA JUPE SE FAIT MINI
1962
Si Suzanne Lenglen portait des jupes courtes sur les courts de tennis dans les années 1920, on n’en voyait guère dans la rue. Inventée par l’Anglaise Mary Quant, cette pièce traduit la révolution sexuelle qui imprègne les années 1960, mais aussi les revendications des baby-boomeurs, qui veulent une mode facile à porter, peu chère et moderne. En France, André Courrèges et Pierre Cardin sont parmi les premiers à créer des minijupes, souvent portées avec des collants, qui choquent alors nombre de personnes.
LE MASQUE COMME ACCESSOIRE DE MODE
2020
Prix LVMH des Jeunes Créateurs en 2017, Marine Serre montre la crise sociale et environnementale qui secoue le monde. Elle est l’une des premières créatrices à intégrer des masques dans ses collections, comme ici pour son défilé printemps-été 2020, un choix qui prend une tout autre dimension à l’ère du Covid-19. Sa prise de conscience se ressent également dans son travail autour de la réutilisation de tissus existants et dans les mises en scène apocalyptiques de ses défilés.