En voiture !
Boutés hors des transports en commun par la crise sanitaire, les Français pourraient bien redécouvrir l’automobile, et avec elle une certaine forme de liberté et de plaisir.
Voilà un quart de siècle que la « bagnole » est accusée de tous les maux. Certes, elle n’est pas exempte de reproches, mais elle a le dos large, comme le montrent les pics de pollution aux particules mesurés en Île-de-France par Airparif… en période de confinement. Elle rend pourtant bien des services, cette bonne vieille voiture qui reste le seul moyen de déplacement pour des millions de Français habitant loin des villes et qui le redevient de plus en plus souvent pour les périurbains, pour cause de grève des transports d’abord, mais aussi désormais pour raison sanitaire, distanciation sociale oblige.
Ce dernier phénomène a déjà fait l’objet d’une étude en Chine menée par Ipsos auprès de 1 620 personnes le 24 février 2020. En phase de déconfinement, les Chinois ont massivement repris le volant – ils étaient 34% avant l’installation de l’épidémie, 66 % après – pour éviter la fréquentation des bus et des métros, qu’ils étaient 56 % à emprunter avant et 24 % après. Encore faut-il tenir compte du fait que plus d’un tiers des personnes interrogées ne possédaient pas de voiture au moment du sondage. Or, parmi celles-ci, 72 % veulent désormais devenir automobilistes, et cela le plus vite possible, puisque 66 % de ces « sans voiture » habituellement usagers des transports en commun annoncent être prêts à signer leur bon de commande dans les six mois qui viennent. De là à espérer un rebond rapide du marché automobile mondial, il n’y a qu’un pas – si l’on ose dire – que les spécialistes ne franchissent tout de même pas (voir encadré).
À l’approche de départs en vacances qui feront sûrement cette année l’impasse sur l’avion, et probablement largement sur le train, ce retour de flamme pour la voiture particulière pourra sûrement permettre à certain(e)s de découvrir, voire de redécouvrir, le plaisir simple de conduire, cette sensation de liberté incroyable qui permet de choisir sur un coup de tête de tracer sa route au hasard, ou plus probablement vers une destination rêvée, pointée sur une carte, et d’y aller tout simplement, en chantant à tue-tête au son de l’autoradio, seul ou en famille.
LE PLAISIR DE DÉCAPOTER
Quitte à se déconfiner, pourquoi ne pas faire les choses en grand, et avec style, cheveux au vent ?
Le cabriolet est parfois l’objet d’un malentendu. Ceux qui ne l’ont jamais pratiqué ont tendance à prendre ses occupants pour des poseurs, qui choisiraient de rouler sans toit au-dessus de la tête uniquement pour s’offrir au regard des autres. Pourtant, il suffit de tenter l’expérience pour comprendre qu’il n’en est rien et que rouler décapoté est au contraire l’un des plaisirs les plus simples et enfantins qui soient. Comme lors d’une balade à vélo au milieu des champs, le cabriolet permet de conduire tous les sens en éveil, d’admirer le paysage en même temps que d’en respirer les parfums. À ceci près qu’il est possible, au volant d’une décapotable, de traverser la France avec ses bagages et aussi de se mettre à l’abri d’une averse en quelques secondes, le plus souvent d’une simple pression sur un bouton commandant un mécanisme électrique. Magique !
Certes, tous les cabriolets ne sont pas aussi confortables. La Caterham, par exemple – continuation de la Lotus Seven des années 1950, elle-même héritière des MG d’avant-guerre –, se rapprocherait même plutôt d’une moto. Mais ce caractère ultraspartiate est assumé et recherché, car il agit comme un exhausteur de sensations, de vitesse notamment, avec des occupants installés si bas qu’ils peuvent toucher le sol en étendant le bras, car, petit détail, la Caterham est même dépourvue de portières !
Déjà beaucoup plus confortable – au point d’être parfaitement utilisable au quotidien –, la Mazda MX-5 est, elle, une réinterprétation moderne de la
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