Il a inventé une recette pour nous permettre de retourner au travail
Sécuriser le salarié tout en aidant l’entreprise à s’organiser pour la reprise du travail. Voilà le difficile défi que veut relever Copass, une plateforme (photo à dr.) lancée par une joint-venture entre la société Onepoint et le Crédit agricole. Un comité médico-social composé de plusieurs personnalités – comme l’ancien directeur de l’Institut Pasteur, Christian Bréchot – doit, en lien avec les autorités de santé et la médecine du travail, attribuer à un code QR une couleur qui reflète le niveau de vulnérabilité d’une personne face au Covid, en prenant également en compte son environnement personnel (région d’habitation, nombre d’enfants avec qui on vit, transport en commun…), l’état de santé ou encore les conditions de travail (open space, possibilité de respecter les gestes barrières…). Les entreprises intéressées par cet outil définissent ensuite un protocole qui conseille chacun des salariés sur la marche à suivre la plus adaptée à sa situation : télétravail, accès avec horaires différenciés au bureau, ou encore retour sur le site en unités réduites. « Tout cela devra avoir été négocié au préalable avec les partenaires sociaux dans un souci commun : la sécurité pour protéger tout un chacun », explique David Layani, président de Onepoint, qui précise que « les données seront traitées par le médecin du travail ». Celles-ci ne seront pas hébergées par l’entreprise, pour en protéger la confidentialité, et les salariés qui le souhaitent pourront ne pas répondre au questionnaire de santé. Enfin, l’outil promet de s’adapter en permanence aux connaissances liées sur la propagation du virus ou sur le risque de rechute. Si beaucoup reste encore à préciser, la Fédération nationale des travaux publics pourrait se montrer intéressée, tout comme Engie ou Carrefour. Parallèlement, même si la démarche n’a rien à voir, le port d’Anvers équipe une partie de ses salariés de bracelets : ces derniers vibrent quand la distance de 1,5 mètre, c’est-à-dire la distanciation sociale souhaitée, n’est pas respectée. Les bracelets s’appuient sur les ondes radio pour s’identifier. « En matière de droit du travail, l’employeur a une obligation de préserver la santé et la sécurité de ses salariés, à condition de ne pas s’approprier leurs données de santé », rappelle Virginie Devos, avocate chez August Debouzy
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