Gastronomie : ramenez vos fraises !
Voici six variétés à (re)découvrir parmi la quarantaine du catalogue officiel français. À décliner en tarte, sorbet ou au sucre.
LA GARIGUETTE
À elle seule, cette diva, née en 1976, concentre un tiers de la production française. Championne de la précocité, la gariguette est facilement reconnaissable à sa forme biconique, comprenez pointue des deux côtés. Sous sa pimpante robe rouge vermillon à col blanc, sa chair juteuse abrite de subtils parfums acidulés. L’incontournable frétille à l’idée d’être alanguie sur de la crème pâtissière dans une tarte à pâte sablée.
LA MARA DES BOIS
On doit encore patienter pour la savourer. Sortie du bois en 1991, la mara est récoltée chaque année à partir de la mi-mai. Le fruit ultraprolifique inventé par le pépiniériste André Marionnet, passionné d’hybridation des fraisiers, s’impose comme la starlette de l’été.
Un bonbon conique aux tons carmin qui diffuse d’envoûtants effluves. Afin d’en mesurer la quintessence, rien de tel que de la déguster en sorbet.
LA CIFLORETTE
La cousine de la gariguette débarque juste après elle sur les étals. La ciflorette, créée en 1998, se distingue de son aînée par son allure ovoïde et allongée et son faciès oscillant de l’orange intense au rouge brique. Ses délicates notes lui confèrent un côté à la fois voluptueux et sucré. Un savoureux équilibre qui fait de cette beauté la parfaite candidate pour s’acoquiner avec une nuageuse crème Chantilly.
LA SAUVAGE
Petite mais costaude. Elle a beau être de la taille d’un dé à coudre, la fraise sauvage dégage une odeur hors du commun. Trouver cette perle, dont la tige dépasse parfois 40 centimètres, se mérite. Pour l’attraper, une chasse au bord des chemins, dans les champs ou à l’intérieur des forêts s’impose. À condition d’avoir l’oeil aux aguets. Une fois le trésor au teint vif débusqué, un seul conseil, le croquer au naturel.
LA CHARLOTTE
Les enfants en raffolent depuis qu’elle est apparue en 2004. Rouge presque sang et extrêmement tendre, la charlotte, qui ressemble à un coeur, remporte les suffrages des tout-petits. Cette variété remontante dévoile au gré de son imposant calibre des fragrances musquées offrant un nectar abondant. On peut l’utiliser aussi bien crue agrémentée d’un soupçon de sucre que cuite en confiture en laissant quelques gros morceaux.
LA BLANCHE
C’est assurément la moins connue et la plus surprenante. La fraise blanche, à la peau pigmentée de pourpre, est une rareté. Un plan de cette curiosité ancienne produit dix fois moins qu’un rouge. Son prix peut atteindre 70 euros au kilo. Ne vous fiez pas à son apparence, car elle n’a pas le goût de ce à quoi elle ressemble. L’illusion s’appuie sur sa couleur trompeuse. En bouche, crue, place à une éclatante explosion d’ananas.