Flottes autos – Le virage électrique
Quel point commun entre le département des Yvelines et le groupe Schneider Electric ? Une volonté de parier sur l’électrique. Enquête.
Le conseil départemental des Yvelines prévoit de se doter d’une flotte de véhicules légers 100 % propres d’ici à deux ans
C’est une véritable transformation qu’est en train de mener sur sa flotte le département des Yvelines. Soit 600 véhicules légers utilisés par des agents administratifs et techniques pour sillonner chaque jour ce territoire de 259 communes. Le service des achats a mis un gros coup d’accélérateur sur l’électrification de son parc avec l’acquisition cette année de 185 Renault Zoé 100% électriques de dernière génération. Coût de l’opération : 4,5 millions d’euros. Cette commande, effectuée auprès de la centrale d’achat publique de l’Ugap, devrait être suivie par une deuxième tranche de 200 autres véhicules électriques en 2021, probablement issus du groupe PSA. « Les Yvelines sont le berceau de l’automobile française et un grand département industriel avec deux sites de production historiques: Flins (Renault) et Poissy (PSA), qui représentent à eux deux 90 % de la filière automobile en Île-de-France, rappelle Yves Cabana, directeur général des services du département des Yvelines. Il nous importe d’équilibrer les commandes entre ces deux groupes. Dans tous les cas, nous disposerons de véhicules produits localement. »
2 300 TONNES DE CO2 EN MOINS
Grâce à une bonne capacité d’autofinancement, le conseil départemental des Yvelines prévoit de se doter d’une flotte de véhicules légers 100 % propres (hybrides ou électriques) d’ici à deux ans. Ce programme passe également par une réduction de 20% du nombre de voitures à terme et par une rationalisation des usages. De quoi réaliser une économie de 2 300 tonnes de CO2, selon le département, qui a réalisé une étude approfondie de son bilan carbone, toutes activités confondues, avec le bureau Carbone 4. « Le verdissement du parc n’est pas une politique isolée, il s’inscrit dans une approche plus globale de développement durable au sein du département, explique Yves Cabana, ex-directeur du développement durable chez Veolia Environnement. Sur les sujets environnementaux, les citoyens et l’opinion attendent des actions concrètes de notre part et nous voulons montrer l’exemple au niveau territorial. Le déploiement de 185 Zoé sur les routes du département en apporte une preuve bien visible. En tant qu’employeur, c’est aussi un vecteur d’attractivité, un enjeu pour les ressources humaines. » Reste qu’en passant à des modèles entièrement électriques, le service de gestion du parc fait un grand saut dans l’inconnu. «Nous n’avons pas encore le retour d’expérience des usagers avec ces véhicules qui imposent des contraintes d’autonomie et de recharge», avoue Yves Cabana. Pour éviter les mauvaises surprises, 600 000 euros ont déjà été investis pour équiper les différents parkings du département en bornes de recharge : 50 sont déjà installées sur le site de Guyancourt et 30 autres à l’hôtel départemental, à Versailles. Cet effort devrait être poursuivi l’année prochaine avec la deuxième livraison de voitures électriques. L’objectif, à terme, est de proposer autant de points de charge que de modèles électriques à batterie
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GESTION DE PARKING INTELLIGENT
Outre l’infrastructure, le conseil départemental mise également sur une nouvelle solution de gestion du stationnement développée par la start-up MyCarSpot. Il s’agit d’un système de partage des places entre collaborateurs qui fonctionne à l’aide de caméras. Les emplacements ne sont plus nominatifs. Ils peuvent être réservés via une application et attribués selon les disponibilités du planning. « Nous avons évalué le potentiel de disponibilité supplémentaire de places à 35 % sur nos deux sites , assure Florence Duhamel, responsable de la flotte à la direction des moyens généraux. Les agents qui utilisent le système ont compris l’intérêt et se plient à la règle de réservation systématique, libérant ainsi des places pour les collègues en cas d’absence.» Les usagers ne se retrouvent plus face à des emplacements libres qu’ils ne pouvaient s’attribuer. Dans la même logique d’optimisation du parc, le conseil départemental va mettre en place un système d’autopartage, avec une « boîte à clés », ainsi qu’une application de covoiturage à usage interne pour les salariés. Un moyen d’augmenter l’utilisation des voitures tout en réduisant leur nombre
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