LE « TRANSPERCENEIGE » RELANCÉ À FOND DE TRAIN
Série. En 2004, Bong Joon-ho, le futur réalisateur de Parasite, était tombé en sidération sur un marché de Séoul devant un exemplaire du Transperceneige. Dans cette bande dessinée dystopique, créée à la fin des années 1970 par Jean-Marc Rochette (Prix Wolinski de la BD du Point 2019 avec Le Loup) et Jacques Lob, les survivants d’un cataclysme ayant transformé la planète en glacier géant se confinent à bord du Transperceneige, un train aux mille et un wagons qui ne peut jamais arrêter sa course. Adapté par le cinéaste coréen en 2013, Snowpiercer (Le Transperceneige), curiosité à mi-chemin du blockbuster et du film d’auteur, est désormais une série qui débarque sur Netflix, avec Bong Joon-ho en producteur exécutif et le superviseur
Graeme Manson (créateur d’Orphan Black) aux manettes. Séparé en trois classes, le convoi forme un écosystème précaire, entre un lumpenprolétariat cantonné aux derniers wagons et une caste dirigeante aussi inconséquente que décadente, le tout sur fond d’épuisement des ressources indispensables à la survie du groupe. Layton, un ex-flic, est tiré des bas-fonds du train pour enquêter sur un tueur en série opérant dans les wagons de tête, tâche dont il s’acquitte en préparant secrètement la révolution des déclassés. Traversé de fulgurances poétiques et de plans étourdissants, Snowpiercer nous rappelle qu’il y a des confinés plus malheureux que d’autres
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Snowpiercer, disponible sur Netflix.