Un Philippe peut en cacher un autre
La cote du Premier ministre grimpe encore. Celle de ses rivaux aussi.
Partira, partira pas ? Les rumeurs de remaniement vont bon train et Édouard Philippe sera soumis à un second tour des municipales serré au Havre. Mais, alors que la macronie bruisse de son remplacement à la tête du gouvernement, le Premier ministre engrange encore 5 points de plus, avec 46 % d’opinions favorables
– soit + 17 % en quatre mois. Le chef du gouvernement recueille 97 % d’avis favorables chez les sympathisants LREM et 62 % chez les LR. Lui qui préconisait de retarder le déconfinement, fixé par Emmanuel Macron au 11 mai, semble tirer bénéfice de sa mise en oeuvre réussie. « Il y a un vrai phénomène Philippe », souligne Federico Vacas, d’Ipsos.
Il n’est pas le seul. Inconnu au début de la pandémie, le ministre de la Santé, Olivier Véran, bondit à la deuxième place du classement, juste derrière l’inamovible Nicolas Hulot, avec 5 points en plus (39 %). Il dame le pion à d’autres candidats sérieux pour Matignon, même si ceux-ci progressent aussi : Jean-Yves Le Drian,
Bruno Le Maire, Jean-Michel Blanquer, Gérald Darmanin. Les présidentiables de l’opposition de droite Xavier Bertrand et François Baroin sont à la hausse eux aussi.
Mais le président reste maître du jeu. Emmanuel Macron, qui avait perdu 6 points en début de crise, stabilise sa position à 38% d’opinions favorables. « À la même période, Nicolas Sarkozy était à 36 % et François Hollande à 24 %, ce n’est donc pas un mauvais niveau », constate Federico Vacas. 96 % des sympathisants LREM – dont 27 % sont très favorables, score élevé – et, plus généralement, 56 % des cadres et 44 % des hauts revenus accordent toujours leur confiance à Emmanuel Macron. Le président garde les coudées franches ■