Le Primalan, toujours là…
ANTIALLERGIQUE Il est curieux qu’une spécialité pharmaceutique dont on connaît depuis dix ans la toxicité relativement élevée, le peu d’efficacité et les alternatives plus sûres, puisse rester aussi longtemps sur le marché au lieu d’être supprimée. Et même continuer à être remboursée ! La méquitazine, dénommée en pharmacie Primalan, est un antiallergique de la famille des antihistaminiques, car elle s’oppose aux effets d’une substance, l’histamine, libérée naturellement dans l’organisme au cours de l’allergie. Elle existe sous forme de sirop depuis 1983, est conditionnée en comprimés depuis 1995, et peut être prescrite aux enfants comme aux adultes pour traiter les symptômes d’une rhinite ou d’une conjonctivite allergiques, d’un urticaire. Elle continue d’être prise en charge à 30 % par l’assurance maladie. Ce produit d’efficacité faible à modérée expose pourtant à des troubles du rythme cardiaque, potentiellement graves. Comme cette molécule partage des propriétés communes avec les neuroleptiques, elle peut également provoquer des troubles de la vision, une bouche sèche, une constipation, de la confusion, une désorientation, des hallucinations visuelles, des délires, des troubles de la mémoire, une irritabilité, de l’agressivité. Ces méfaits s’exercent de préférence chez les personnes qui assimilent lentement ce médicament en raison d’un déficit enzymatique, trouble en général inconnu du patient et de son médecin. Enfin, il existe des risques de confusion entre les comprimés de 5 mg et ceux de 10 mg ainsi que des risques d’erreur de dose avec le sirop. Depuis huit ans, la très sérieuse revue Prescrire recommande de se passer du Primalan et de lui préférer d’autres antihistaminiques d’efficacité également modeste mais moins toxiques, comme la loratadine (Clarityne) ou la cétirizine (Zyrtec). Un bon conseil en cette haute saison de pollens
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