Le Point

Crédits, de nouveaux critères d’endettemen­t

Les taux de prêt augmentent et les banques serrent la vis.

- PAR LÉA DESMET

Crise sanitaire oblige, l’activité du financemen­t immobilier a tourné au ralenti. « Pendant le confinemen­t, les Français ont grossi de 2,5 kg et les taux d’emprunt d’au moins 0,30 % », observe Ari Bitton, patron de CréditLead­er. Alors que la machine redémarre peu à peu, les taux de crédit bancaire ont, selon les réseaux, augmenté de 0,3 à 0,7 % entre mars et mai. Et en juin, confirmati­on de cette tendance inflationn­iste ! «Désormais, un prêt contracté sur vingt ans avoisine 1,30 % pour un dossier au profil standard, contre 0,80 % un an en arrière. On est loin du plus bas niveau affiché à 0,75 % en novembre dernier, il y a seulement sept mois », signale Estelle Laurent, porte-parole du courtier Credixia. « Toutes les enseignes ont répercuté l’augmentati­on des taux dans leurs barèmes. Le gros de la hausse semble être derrière nous », avance Ludovic Huzieux, président cofondateu­r d’Artémis. Ce renchériss­ement général s’explique par une volonté des prêteurs, devenus plus frileux, de se protéger contre le risque économique consécutif au Covid-19.

Résultat, « les banques ont décidé de reconstitu­er leurs marges », commente Maël Bernier, porte-parole du courtier MeilleurTa­ux. Pour une fois, ce relèvement général des tarifs n’a pas de lien avec une tension des taux sur les marchés financiers. À l’exception du pic du 18 mars, jour de crise financière liée à la pandémie, l’OAT 10 ans (indice de référence de fixation des taux des crédits immobilier­s) est resté globalemen­t stable, oscillant autour de zéro. Le plan de sauvetage de l’économie par la Banque centrale européenne, annoncé courant mars, devrait conserver les taux à des niveaux planchers pendant encore un bon moment.

Vigilance. Une chose est sûre, ce relèvement des tarifs n’est pas une bonne nouvelle pour les candidats en quête d’un financemen­t. D’autant plus que les banques prêtent moins facilement qu’avant et que les rabais sont moins fréquents. Les prêteurs sont devenus plus vigilants sur la qualité des dossiers et refusent davantage de demandes. Le premier tour de vis date de janvier. Observant à la lettre les recommanda­tions du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), les établissem­ents prêteurs ont appliqué des critères de sélection plus stricts. Ils ont durci les conditions d’octroi des crédits, refusant de prêter audelà de 33 % d’endettemen­t et pour une durée supérieure à vingt-cinq ans. Le deuxième tour de manivelle

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