Toi, toi mon toit
Peupler la « cinquième façade » ? Riche idée !
Inscrit au répertoire des « cinq points de l’architecture moderne », listés en 1927 par Le Corbusier, le toit-terrasse suscite un intérêt plus que jamais d’actualité. Pour s’en convaincre, cap au sommet de l’unité d’habitation de Marseille, construite en 1952 par ce même starchitecte. Conçue à l’origine pour regrouper un solarium, une pataugeoire, un jardin d’enfants et une piste d’athlétisme, la toiture polyvalente de la Cité radieuse accueille depuis 2013 un centre d’art à ciel ouvert, le MaMo. Pour autant, à l’heure de la reconstruction de la ville sur la ville, le potentiel de la « cinquième façade» reste encore largement sous-exploité. « Du calme, de l’air, de l’espace, un horizon, des vues… les promesses sont multiples », vante Olivier Darmon en préface d’Habiter les toits (éditions Alternatives). Potagers urbains, extensions (résidentielles et tertiaires) ou places publiques perchées, les rooftops ne devraient plus demeurer cet eldorado si mal conquis. Portfolio
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Aux quatre arrondissements, Paris 19e (2016). Post-Office Architectes
Greffer une pièce en plus sur un toit de Belleville ? Mission réussie après cinq ans d’attente. Niché au sommet d’un immeuble du XIXe siècle, cet espace domestique agrémenté d’une terrasse plein ciel repose sur une coiffe en béton arrimée au bâtiment d’origine. Sous une voûte de plein cintre en bois, deux tympans vitrés s’ouvrent sur la capitale. Des éléments préfabriqués assemblés sur site en seulement quinze jours.