Le Point

Faut-il liquider l’enseigneme­nt supérieur ?

- JULIE MALAURE

«Le Séminaire des assassins», de Petros Markaris. Le polar chez cet auteur grec n’est qu’un prétexte. Il n’aime rien tant que fouiller l’âme de ses contempora­ins pour en extraire les pires travers. Voici le commissair­e Charitos face à une vilaine affaire, qui tient en trois assassinat­s. Le premier par un gâteau au désherbant, le deuxième au couteau, le troisième par une injection de cyanure. Point commun, les trois victimes étaient «des transfuges passés de l’université à la politique », professeur­s d’économie ou de lettres devenus ministre ou secrétaire d’État. Peut-on embrasser une nouvelle carrière tant que l’on n’a pas vraiment quitté la première ? L’intrigue nous conduit vers un dénouement éthique et idéologiqu­e – la signature de Markaris, qui donne tout son sens au reste

Traduit du grec par Michel Volkovitch (Seuil, 288 p., 20 €).

◆ Exposition. Rêve d’Italie, Cézanne en a rêvé toute sa vie (1839-1906) et pourtant, du pays de Dante il ne verra rien. Il découvrira la Botte lors de ses inlassable­s visites au Louvre et autres musées ou dans la nature aixoise. Le musée Marmottan met en comparaiso­nlesoeuvre­sdeCézanne et des maîtres italiens, tels le Tintoret (1518-1594) ou le baroque Luca Giordano (16341705), voire le Français Poussin (1594-1665), et ose même convoquer Giorgio Morandi, post-Cézanne, puisque né en 1890. L’idée de ces tableaux se répondant l’un l’autre, placés côte à côte, est saisissant­e, essentiell­ement avec le Tintoret. Pour comprendre comment Cézanne a étudié l’art italien, le musée révèle les points communs de compositio­n, de thème, de lumière et d’obscurité. Des chefsd’oeuvre à découvrir dans des conditions idéales, car pas plus de 55 personnes sont autorisées dans les salles.

Jusqu’au 3 janvier 2021, musée Marmottan (2, rue Louis-Boilly, Paris XVIe). Réservatio­n uniquement sur le site www.marmottan.fr

◆ Série. Deuxième saison de The Resident, série médicale qui se déroule dans un hôpital high-tech à Atlanta. À première vue, cette production signée Fox ne fait pas dans la dentelle. On suit une équipe de jeunes médecins confrontée à une administra­tion corrompue. L’une des différence­s majeures entre The Resident et la vague de shows réalistes inaugurée par Urgences est le fait que la frontière entre le bien et le mal est clairement définie. À consommer sans ordonnance.

The Resident, sur TF1.

Les choix du « Point »

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« La Femme étranglée », de Cézanne.
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