Auto : la ruée vers l’électrique
Depuis le 1er juin, les incitations à l’achat n’ont jamais été aussi généreuses pour attirer les automobilistes en concessions, où les stocks se sont accumulés.
Il ne s’agit plus seulement d’orienter le marché automobile dans une direction plus vertueuse. Le plan de relanceannoncéparEmmanuelMacron le 26 mai et entré en vigueur depuis le début du mois de juin est, compte tenu des circonstances, beaucoup plus ambitieux : évalué à 8 milliards d’euros, il doit permettre au « moteur » de l’industrie automobile, qui a brusquement calé le 17 mars avec le confinement, de redémarrer. Et pour y parvenir, il faut commencer par écouler les importants stocks de voitures neuves qui se sont accumulés sur les parkings des usines et des réseaux de vente au cours des trois derniers mois, soit quelque 400 000 véhicules. Pour cette raison, si le principe du bonus/malus et des différentes primes d’incitation à l’achat a été conservé, ces dispositions ont été considérablement renforcées et élargies.
JUSQU’À 7 000 EUROS DE BONUS
Ainsi le bonus réservé aux acheteurs de voitures électriques (celles dont les émissions de CO2 sont inférieures à 20 g/km), passe de 6 000 à 7 000 euros pour les particuliers – et de 3 000 à 5 000 pour les personnes morales – à condition que le prix facturé soit inférieur à 45 000 euros. Pour une voiture électrique dont le prix est compris entre 45 000 et 60 000 euros, le bonus reste de 3 000 euros (2 000 pour les sociétés), mais au-delà aucune aide n’est attribuée.
La grande nouveauté concerne les hybrides rechargeables dont les émissions de CO2 sont comprises entre 20 et 50 g/km et l’autonomie électrique supérieure à 50 km. Parce qu’ils permettent un usage zéro émission au quotidien pour la majorité des foyers, ils accèdent désormais à un bonus d’un montant de 2 000 euros, à condition que le prix du modèle soit inférieur à 50 000 euros. Cela n’empêche pas l’éventail des voitures concernées de croître très rapidement, comme le montre notre sélection dans les pages qui suivent.
5 000 EUROS DE « PRIME À LA CONVERSION »…
Mieux, ces bonus peuvent être cumulés avec toutes sortes de primes afin de rendre ces modèles électrifiés encore plus abordables. À l’échelon national, les modèles les moins émetteurs de CO2 peuvent ainsi depuis le 1er juin accéder à une nouvelle prime à la conversion – appellation politiquement correcte désignant la traditionnelle prime à la casse – accessible à un public beaucoup plus large qu’auparavant. L’État offre ainsi 5 000 euros supplémentaires pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable (répondant aux caractéristiques citées plus haut) pour ceux qui mettraient au rebut une voiture Crit’Air 3 (soit un modèle diesel d’avant 2011 ou un essence d’avant 2006) et dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 18 000 euros. Ces critères sont nettement moins restrictifs que ceux pratiqués jusqu’à présent, puisqu’il fallait précédemment réformer une voiture Crit’Air 4 (diesel d’avant 2001, essence d’avant 1997) et ne pas déclarer plus de 13 489 euros par part. Et les classes moyennes n’ont pas été complètement oubliées, car au-delà de ce nouveau plafond de ressources de 18 000 euros, une prime non négligeable de 2 500 euros reste proposée pour tout achat d’une voiture électrique ou hybride rechargeable.
… ET 7 000 EUROS DE PLUS POUR LES HABITANTS DU GRAND PARIS
Par ailleurs, la Métropole du Grand Paris a créé sa propre prime réservée aux habitants de ses 131 communes – plus de 7 millions d’individus – allant jusqu’à 6 000 euros selon leur niveau de ressources. Le montant minimal est de 1 500 euros pour un particulier déclarant un revenu fiscal par part dépassant 35 052 euros, il monte à 3 000 euros pour un revenu fiscal de référence compris
Il devient théoriquement possible de faire baisser le prix affiché de certains modèles de plus de 20 000 euros.
entre 13 490 et 35 052 euros ; 5 000 euros pour la tranche allant de 6 301 à 13 489, et enfin à 6 000 euros pour celle de 0 à 6 300. Et ce n’est pas fini. Cette prime peut être abondée par l’État, à concurrence de 1 000 euros pour les automobilistes résidant à l’intérieur d’une « zone à faible émission » comme, en région parisienne, celle délimitée par l’autoroute A86.
De nombreuses autres régions que l’Île-de-France proposent des incitations à l’achat de voitures propres dont le détail peut être trouvé sur Jechangemavoiture.gouv.fr à la rubrique : « Aides locales ». L’Auvergne-Rhône-Alpes et la BourgogneFranche-Comté se montrent ainsi très généreuses. Ajoutez-y les offres de remises exceptionnelles concédées par des constructeurs pressés d’écouler leur stock, et il devient théoriquement possible de faire baisser le prix affiché de certains modèles en concessions de plus de 20 000 euros. Du jamais-vu ! Attention toutefois, car l’obtention de la prime à la conversion de ce plan de relance post-Covid-19 est réservée aux 200 000 premiers dossiers déposés, il ne devrait pas y en avoir pour tout le monde…
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