5G, Bill Gates : pourquoi tant de haine ?
Le soutien, ou non, à la 5G deviendra bientôt un argument électoral au même titre que la création d’une police municipale, l’augmentation du nombre de kilomètres de pistes cyclables ou la construction d’une crèche, comme l’a montré la nouvelle maire de Besançon Anne Vignot, qui avait fait part de sa méfiance vis-à-vis de la nouvelle norme de téléphonie mobile dans son programme électoral. Pierre Hurmic, nouveau maire de Bordeaux, réclame, lui, un moratoire, tout comme Julie Laernoes, bras droit de la maire de Nantes Johanna Rolland. Pourquoi une telle appréhension alors que cette technologie est censée offrir une connexion de 10 à100 fois plus puissante que l’actuel réseau mobile, et doit permettre aux robots de communiquer entre eux, un des passages obligés de l’industrie 4.0 ? Si l’exposition aux champs électromagnétiques est susceptible d’avoir des effets sur notre santé, comme l’avance le physicien et professeur à l’université McGill Paul Héroux, en France, une enquête commandée à l’Anses devrait permettre de lever toutes les ambiguïtés. En établissant la vérité sur les risques, elle devrait balayer certaines affabulations, comme un quelconque lien de cause à effet entre le déploiement d’antennes et la propagation du coronavirus, avancées pour justifier l’incendie d’antennes-relais (photo) au Royaume-Uni, en Belgique, aux Pays-Bas et aux États-Unis. Aussi ridicules que les accusations engageant la responsabilité de Bill Gates dans cette pandémie, alors que le cocréateur de Microsoft a, au contraire, averti sur ses dangers. Si la prudence reste de mise, il faudra, lorsque les doutes seront enfin levés, mettre les bouchées doubles, pour que la France ne se retrouve pas dernière dans le déploiement de cette technologie qui pourrait jouer un rôle clé dans la compétitivité de demain ■