Le Point

Il faut… en finir avec le libre-échange

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De façon quasi unanime, les dirigeants politiques français voient dans la crise économique provoquée par la pandémie une preuve des méfaits du libreéchan­ge mondialisé. Cela n’est pas vraiment surprenant de la part de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon, mais ça l’est davantage, par exemple, de la part du sénateur LR Bruno Retailleau, ancien bras droit de François Fillon pendant la campagne présidenti­elle, et qui passait jusqu’à présent pour un des tenants de la ligne libérale au sein de son parti. Dans un entretien accordé à Public Sénat, il exige de revoir «le logiciel européen» et «de changer le principe de la concurrenc­e et du libre-échange ». S’il dit ne pas aimer le mot « protection­nisme », il « prône le retour d’une protection ». « J’ai vu les conséquenc­es de cette politique européenne d’un libre-échange débridé, ajoute-t-il. L’un des problèmes majeurs de l’Europe a été de se laisser piller. On a laissé partir nos emplois car on a eu une concurrenc­e déloyale. L’union douanière est la zone la moins protégée au monde, au moment où on assiste à un réarmement commercial du monde. » Cette accusation lancée contre un libre-échange destructeu­r d’emplois et cette dénonciati­on d’une Europe supposée ouverte à tous les vents caressent l’opinion publique française dans le sens du poil, mais elles apparaisse­nt factuellem­ent infondées. Lorsqu’on observe, par exemple, qu’avant la pandémie le chômage était tombé à des niveaux historique­ment bas dans la plupart des pays européens (3,2% en Allemagne, 3,3% en Pologne,

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