Milliards d’euros
C’est le montant de l’excédent commercial de l’Union européenne en 2019. 3,4 % aux Pays-Bas, 4,5 % en Autriche, 5 % au Danemark, 5,4% en Belgique, etc.) et surtout lorsqu’on constate que le commerce de biens de l’Union européenne avec le reste du monde est très largement excédentaire. Autrement dit, que l’UE exporte plus de marchandises hors de ses frontières qu’elle n’en importe. En 2019, selon Eurostat, l’excédent de la balance commerciale de l’UE s’est élevé à 197 milliards d’euros, en nette hausse par rapport à 2018 (152 milliards d’euros). Il ne cesse de croître depuis dix ans, date à laquelle l’UE enregistrait un léger déficit, et ce grâce à une augmentation spectaculaire des exportations. Celles-ci se sont élevées à 2 131 milliards en 2019, pratiquement le double de ce qu’elles représentaient il y a quinze ans (1 143 milliards d’euros). Dans le détail, les machines et véhicules représentent 41 % du total des exportations de l’UE vers le reste du monde, les articles manufacturés 23 %, les produits chimiques 19 % et les biens alimentaires 8 %. L’excédent commercial dégagé par l’UE et l’envolée de ses exportations signifient que c’est le reste du monde qui est légitimement amené à se plaindre de l’invasion de produits européens et non l’inverse. Et que l’Europe, du coup, aurait beaucoup plus à perdre qu’à gagner, commercialement, économiquement et financièrement, en fermant ses frontières. En érigeant des barrières protectionnistes dans l’espoir de limiter les importations, elle briderait surtout ses exportations en raison des mesures de représailles que ne manqueraient pas de prendre ses partenaires commerciaux. Parce qu’ils vivent dans un pays qui accumule depuis vingt ans les déficits commerciaux (58,6 milliards d’euros en 2019), les Français ont fini par perdre de vue que ce n’est le cas ni de l’Union européenne dans son ensemble ni celui de nombre de nos voisins. L’Allemagne, bien sûr, mais aussi les PaysBas, l’Autriche, l’Irlande, le Danemark, la Suède, la République tchèque, la Finlande, sans oublier la Belgique et l’Italie, tous ces pays dégagent un excédent de leur balance commerciale. Au lieu de chanter les louanges du protectionnisme, il serait autrement plus judicieux de s’interroger sur les raisons pour lesquelles la France n’est pas capable d’en faire de même et de s’enrichir, comme d’autres, en exportant plus qu’en important. Quant à la pénurie de
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