Milliards d’euros
C’est le montant de titres de dette publique française, détenus par la Banque de France dans ses comptes. libéral de Jacques Chirac, s’inquiète d’observer « une tendance très forte à revendiquer » de l’argent pour autant de causes légitimes, revendications qui pourraient aboutir à une dégradation du climat social et dégénérer si elles n’étaient pas satisfaites.
Pourtant, l’argent facile a bien des limites. Contrairement à ce que prônent certains économistes, il n’y aura pas d’annulation de dette publique, même celle détenue par la Banque centrale européenne. Le directeur principal de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), Xavier Timbeau, un organisme pourtant classé à gauche, l’explique limpidement. « Il n’y aura pas d’annulation de dette, parce que la BCE est une banque centrale sérieuse. Annuler les dettes serait totalement contradictoire avec sa mission, qui, au-delà de l’inflation, est d’assurer la pérennité de la monnaie. Celle-ci suppose de maintenir au moins l’illusion que les dettes sont remboursées, a expliqué l’économiste, à l’antenne de la radio BFM Business. La BCE fait aujourd’hui de la répression financière […], cela conduit à ce que ceux qui achètent de la dette publique, surtout allemande et française, acceptent de payer une taxe : sur toutes les maturités, cela leur coûte de l’argent. Le seul moyen qu’on a, aujourd’hui, d’empêcher la dette d’exploser, c’est de faire payer celui qui prête. Cette situation embête beaucoup l’épargnant allemand, qui s’estime floué. Qu’est-ce qui va se passer un jour ? Il y aura une forte pression pour qu’on sorte de ce régime de répression financière dans une Europe vieillissante où beaucoup d’épargnants auront un pouvoir de lobby important. Si la BCE persiste à dire qu’elle ne peut pas sortir de ce régime de répression, la Cour constitutionnelle allemande risque de déclarer qu’être dans l’euro est inconstitutionnel, ce qui provoquerait la sortie de l’euro de certains pays, dont l’Allemagne, mais aussi les Pays-Bas. » Une démonstration implacable, qui montre qu’on ne peut pas monter les Européens les uns contre les autres : ruiner les épargnants allemands (et français) pour financer les largesses des États des pays du Sud.