La maladie progresse
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Nouveaux cas de maladie de Lyme, en France, pour 100 000 habitants en moyenne par an. (Réseau Sentinelles) elles sont moins répandues en Europe, où plusieurs espèces de Borrelia se partagent ce triste pouvoir contaminant, telles Borrelia garinii, Borrelia afzelii… Toutes ces Borrelia ont évolué pour faire étape dans la tique sans y être détruites. Un véritable tour de force biologique ! Pour cela, une fois dans l’acarien,Borreliasefixesurlamembrane intestinale afin d’éviter à la fois d’être digérée et attaquée par le système immunitaire. Puis elle patiente plusieurs mois s’il le faut, le temps que la tique trouve une nouvelle victime. Dès que le sang pompé par son hôte gagne les intestins, Borrelia se réveille. Elle commence par se multiplier avant de migrer en groupe vers les glandes salivaires. Les microbes n’ont plus qu’à attendre la prochaine injection de salive de la tique pour toucher une nouvelle victime.
Une fois dans la place, l’intruse rivalise d’ingéniosité pour échapper au système immunitaire. Si l’organisme n’a pas su la vaincre durant les premières semaines, elle peut être éliminée par des antibiotiques ; au-delà, les choses peuvent
lieu de huit. Leur première préoccupation est de se nourrir, aussi se perchent-elles aussitôt sur des brins d’herbe, attendant le passage d’une proie adaptée à leur taille. Et c’est reparti pour un cycle !
Aujourd’hui, Ixodes ricinus, la tique à pattes rayées et toutes les autres tiques vivent un âge d’or. Elles ne cessent de conquérir de nouveaux territoires. « En Europe, l’aire de répartition d’Ixodes ricinus augmente et s’étend vers le nord, probablement à cause du changement climatique, mais elle profite également de l’augmentation des surfaces forestières », note Muriel Vayssier-Taussat. Dans les pays tropicaux, c’est l’invasion des forêts par les forestiers, les paysans et les chasseurs qui offre de nouvelles proies aux tiques tropicales. Devant ces menaces, les gouvernements demeurent plutôt stoïques. Les crédits de recherche attribués aux tiques et à leurs pathogènes restent malheureusement très insuffisants. « Promenons-nous dans les bois… »
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