BIENTÔT PASSAGER D’UNE LIMOUSINE SANS CHAUFFEUR
Les pionniers de l’automobile n’avaient pas vraiment le temps de s’ennuyer au volant de leur engin, trop occupés qu’ils étaient à enchaîner toutes les manoeuvres nécessaires à son bon fonctionnement. Celui-ci pouvait réclamer outre un double débrayage pour changer de vitesse, un réglage de l’avance à l’allumage manuel, le tout en évitant d’une main experte les innombrables pièges de la route. Mais, depuis cette époque, force est de constater que le champ d’action et donc de compétence de l’automobiliste n’a cessé de se réduire, de plus en plus rapidement ces dernières années, à mesure que le développement de l’électronique a permis la création des innombrables aides à la conduite qui équipent aujourd’hui la plupart des voitures modernes. Celles-ci sont désormais capables de freiner automatiquement en cas d’urgence, de régler elles-mêmes l’allure, voire d’ajuster la trajectoire, si bien que, dans bien des circonstances, elles ne laissent plus au conducteur que le rôle, plutôt ingrat, de surveillant. Une étape transitoire avant l’avènement d’une voiture autonome digne de ce nom, c’est-à-dire qui laissera – enfin ! diront certain(e)s – l’automobiliste devenir un simple passager de son véhicule. Il pourra alors s’adonner aux occupations de son choix, qu’il s’agisse de lire, de regarder un film ou de dormir, voire simplement de s’ennuyer en laissant son esprit errer librement pendant que le paysage défile…