Le Point

Le grand retour d’Alanis Morissette

- ANNE-SOPHIE JAHN

À 46 ans, la chanteuse canadienne est en pleine renaissanc­e. Icône des années 1990 grâce à son tube aigre-doux « Ironic » (suivi des tout aussi marquants « You Oughta Know » et « Hand in My Pocket »), Alanis Morissette avait un peu disparu des radars, après avoir vendu 75 millions d’albums et raflé les prix musicaux les plus prestigieu­x (Grammy de la meilleure chanson rock, de la meilleure artiste féminine…). Son manager lui a piqué 7 millions de dollars (il a depuis été condamné), la célébrité l’a déprimée, elle s’est retrouvée très isolée, les hommes se sont servis d’elle… L’année dernière, les chansons de Jagged Little Pill, son premier album à être sorti internatio­nalement, en 1995, ont été mises en scène à Broadway par la scénariste du film Juno dans une comédie musicale du même nom : applaudie par la critique, elle a donné une nouvelle visibilité à Morissette. Décidée à renouer avec son authentici­té musicale originale, dans son neuvième album, Such Pretty Forks in the Road, écrit et composé avec Michael Farrell, le pianiste de Morrissey, elle dévoile ses addictions, ses trois baby blues, ses troubles alimentair­es, ses problèmes de santé mentale, de sexe et d’argent… La voix monte haut, façon yodel, exprime les colères dans un cri, sur des rythmes rock très nineties, où les riffs de guitare et la batterie appuient des paroles dures, rappelant ses débuts. Les mélodies sont parfois un peu banales, les ballades un peu bancales. Ce n’est pas parfait, mais c’est ce qui plaît. Isn’t that ironic ?

Such Pretty Forks in The Road (RCA).

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