Le Point

Bons pour les bêtes, pas pour les hommes

- JÉRÔME VINCENT

TOXICITÉ Nos ennemies les bêtes. Ou, pour être plus juste, leurs médicament­s. Tout comme il existe un gendarme des produits de santé chez l’homme, l’Agence nationale du médicament vétérinair­e (ANMV-Anses) rappelle que l’arsenal pharmaceut­ique déployé pour lutter contre les maladies animales peut présenter chez l’humain des effets nocifs. Au cours de l’année 2018, 392 cas d’événements indésirabl­es survenus chez des personnes exposées à des drogues vétérinair­es ont été enregistré­s dans la base nationale de pharmacovi­gilance dédiée. Les adultes représente­nt plus de 90 % des cas, les enfants de moins de 5 ans moins de 4 %, les femmes plus de 60 %. Très majoritair­ement (92 %), ce sont des exposition­s accidentel­les, plus rarement des intoxicati­ons volontaire­s : tentatives de suicide, utilisatio­n sur soi-même ou un proche d’un produit pour son troupeau ou son animal fétiche comme un anti-poux, administra­tion malveillan­te par un tiers, exposition profession­nelle sur une chaîne de fabricatio­n. Certes, la plupart des symptômes observés sont bénins et se manifesten­t par des signes d’irritation cutanée, oculaire, respiratoi­re ou au point d’injection. Aucun décès n’a heureuseme­nt été constaté. Mais la plupart des accidents auraient pu être évités. Les principaux produits en cause sont les antiparasi­taires (37 %), les vaccins (30 %) et les médicament­s du système nerveux

(11 %). Ces effets toxiques chez l’homme peuvent survenir par contact avec les animaux traités, ou bien par contact direct avec le produit vétérinair­e lors de l’administra­tion au chien, au chat, à la vache ou au cheval… Ou encore à la suite d’une erreur de manipulati­on, d’un mésusage, d’un défaut d’informatio­n sur les risques, d’un conditionn­ement imparfait. Prudence donc avec les médicament­s vétérinair­es. De la même façon que les jardiniers amateurs utilisent trop de produits chimiques, suivant le modèle dominant des agriculteu­rs, les éleveurs profession­nels et les propriétai­res d’animaux domestique­s réagissent comme la majorité des Français pour eux-mêmes, en faisant appel trop facilement aux médicament­s et en ne respectant pas suffisamme­nt les précaution­s d’emploi mentionnée­s sur les notices

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L’exposition aux produits vétérinair­es peut être nocive.

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