Le Point

Maintien de l’ordre à la tchétchène

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langue. Cela ne s’est plus jamais reproduit. » Durant l’été 2017, à Strasbourg toujours, dans le quartier de Hautepierr­e, un enseignant d’origine tchétchène est agressé, selon les forces de l’ordre, « par des caïds d’origine maghrébine et d’Afrique subsaharie­nne ». L’escalade qui s’ensuit débouche sur plusieurs nuits de violences armées et l’arrivée de « renforts » venus de Nice, qui se soldent par une tentative d’assassinat par arme à feu. L’interventi­on de la police et une série d’interpella­tions ont finalement permis de pacifier la cité.

Défiance. À l’époque, les appels au calme de Chamil Albakov avaient été très critiqués, lui dont la cote de popularité au sein de sa communauté, selon le renseignem­ent, s’était « effondrée », après qu’il eut condamné publiqueme­nt les attentats djihadiste­s perpétrés en France en 2015. Il a fini par être évincé de la structure qu’il avait fondée, l’Associatio­n cultuelle et culturelle des Caucasiens de Strasbourg. L’organisati­on a depuis été reprise en main par un imam non francophon­e, jugé « radical » par les renseignem­ents – une radicalité que conteste Albakov. Ce qui n’a pas empêché ses soutiens d’être attaqués le 10 février 2018 et d’être qualifiés de kouffars (« mécréants »). Quatre personnes ont été interpellé­es, mais l’affaire en est restée là, faute de plaintes. «La grande majorité des Tchétchène­s soutiennen­t notre démarche d’ouverture », veut croire Chamil Albakov. « Ceux qui sont sous l’influence de courants extrêmes, minoritair­es, n’approuvent pas », admet-il néanmoins. «Cela fait dix ans qu’on agit au niveau associatif pour favoriser l’intégratio­n et l’adhésion aux principes républicai­ns. On ne peut pas accuser les Tchétchène­s et ne rien faire contre la dégradatio­n des conditions de vie dans les quartiers, insiste-t-il. L’autorité de l’État doit y être restaurée. » Et ce n’est pas gagné : ce 6 septembre, à Schiltighe­im, près de Strasbourg, dans un entrepôt désaffecté, une quinzaine de Tchétchène­s en tenue militaire menés par un individu connu des services de renseignem­ent étaient surpris par la police en train de s’entraîner au combat.

La défiance vis-à-vis de l’autorité se manifeste aussi en milieu scolaire, selon les notes du renseignem­ent. En 2016, à Chalon-sur-Saône, un collégien tchétchène de 14 ans est entré en conflit avec une assistante d’éducation d’origine maghrébine, qu’il trouvait « trop maquillée » et « habillée à l’européenne »

 ??  ?? Guérilla. À Dijon, mi-juin, où des Tchétchène­s ont mené des raids pour venger l’agression d’un des leurs.
Guérilla. À Dijon, mi-juin, où des Tchétchène­s ont mené des raids pour venger l’agression d’un des leurs.
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Dans leur viseur.
 ??  ?? Envoyé spécial. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 16 août, à Saint-Dizier, hausse le ton.
Envoyé spécial. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 16 août, à Saint-Dizier, hausse le ton.

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