La grande peur des apprentis
Les places restent chères en dépit de l’aide du gouvernement aux employeurs.
Tout avait pourtant si bien commencé. En mars dernier, il n’a pas fallu plus d’un e-mail à Matthias pour décrocher un contrat d’apprentissage. Oui, l’ancienne cheffe de service à qui il vient d’écrire a entendu parler d’un poste de réceptionniste dans un hôtel du groupe. Le jeune homme de 20 ans, connu au hasard d’un renfort apporté pendant le réveillon 2019, peut compter sur son appui: en trois jours à peine, Matthias avait su faire ses preuves, en l’aidant à régler une coupure généralisée d’eau à une période cruciale pour l’établissement haut de gamme. « Dans ce secteur, si on est débrouillard et impliqué, d’habitude, les propositions pleuvent », estime le diplômé en BTS hôtellerie-restauration frais émoulu. Quelques jours après, l’entretien sur Skype avec la directrice des opérations clientèle de l’Hôtel du Lac, à Enghien-les-Bains (Vald’Oise), est tout aussi concluant. Matthias sera embauché comme réceptionniste dès septembre après l’aval définitif du directeur. Mais le conte de fées s’arrête là. Une semaine plus tard, la responsable recontacte le futur alternant en licence professionnelle hôtellerierestauration pour lui annoncer que l’hôtel annulait ses recrutements pour cause de crise sanitaire. « Après des examens et une admission en licence compliqués par le Covid, ça faisait beaucoup : j’ai ressenti un grand vide, je me suis senti perdu», confie le jeune homme. Et la cascade de