Le Point

Paris, le grand écart

Prix stables, offre plus étoffée, les acheteurs reprennent la main.

- PAR BRUNO MONIER-VINARD

Avenue des Champs-Élysées, avenue de Breteuil, place de la Bourse, boulevard SaintMiche­l… Un rapide coup d’oeil au Monopoly de la capitale montre que la cherté de ses pierres les plus précieuses converge au centre de l’escargot des arrondisse­ments parisiens. « Attention ! Le vieux Paris abrite beaucoup de petites surfaces inférieure­s à 60 mètres carrés. Le seuil symbolique des 12 000 €/m2 n’est pas franchi au sein des appartemen­ts familiaux qui présentent des défauts », prévient Nathalie Naccache, à la tête des agences Keller Williams Fortis Immo. « Avant le Covid, tout et n’importe quoi se vendait au prix fort. La folie c’est fini ! » poursuit Marc Foujols, dont les agences haut de gamme ont pignon sur rue près du Trocadéro et du jardin du Luxembourg, sur les deux rives de la Seine. « En janvier, une véritable “bouse” est partie à 14 000 €/m2 », s’étonne encore un autre agent immobilier qui préfère garder l’anonymat… « À Montmartre comme ailleurs, un premier étage, une exposition plein nord, un grand couloir… sont autant de malus minorant sensibleme­nt la facture mais pas toujours les prétention­s des propriétai­res. Ainsi, les chambres donnant sur rue sont également pénalisées, nombre de candidats étant très sensibles au bruit », détaille Brice Moyse, patron des agences Immopolis. Alors que le déficit récurrent d’offres soutient la valeur patrimonia­le et refuge des logements parisiens (stable en juillet et août selon MeilleursA­gents), l’écart type va s’accroître entre les meilleures adresses et les moins bien loties. Un retour aux fondamenta­ux et à la hiérarchie des valeurs qui n’est pas pour déplaire aux profession­nels. « Dans un contexte de marché tonique et d’atterrissa­ge des prix en douceur, animé notamment par une palanquée de locataires achetant leur résidence principale, nous avons constaté un afflux de mises en vente durant l’été. Cette nouveauté redonne un peu la main aux riches prétendant­s et leur permet de mieux

19e 8 930 €

La préfecture des Yvelines plaît pour son ambiance « ville de province»: qualité de vie, tranquilli­té, commerces de proximité et, comme atouts phares, deux gares qui la relient à Paris en quelques minutes. En cette rentrée, le marché immobilier retrouve son activité dynamique d’avant le confinemen­t avec des prix globalemen­t stables. « Il y a toujours autant d’acheteurs et pas assez de biens à vendre. Si l’habitation est proposée au prix, elle part dans la semaine », affirme Yann Dudix, de l’Agence centrale versaillai­se Orpi. Dans l’ancienne ville royale, le mètre carré se négocie à 7 925 €, en progressio­n de 2,8 % depuis début janvier. Notre-Dame et Saint-Louis, les deux quartiers historique­s, restent des valeurs sûres. « Ils recèlent de nombreux immeubles des XVIIe et XVIIIe siècles. On y trouve des appartemen­ts avec cachet vendus entre 7 000 et 8 500 €/m2, selon leur état », indique Stéphane Jeanneau, de l’agence Stéphane Plaza Immobilier. Dans le quartier de Montreuil, « l’ancien2se négocie entre 6 500 et 6 800 €/m , notamment aux abords de la place Saint-Symphorien », précise Olivier Lejeune, chez Guy Hoquet Versailles. Dans cette zone, Ogic commercial­ise le Domaine Lully, dont le prix des lots va de 284 000 € à 1 050 000 € . Pour les clés d’une maison du secteur pavillonna­ire de Glatigny, les prétendant­s doivent débourser au moins 1 500 000 euros. Également bien doté en pavillons, Porchefont­aine affiche des valeurs moins élevées. « Une maison proposée à 1 100 000 € est partie en trois jours », indique

Rue de Montreuil, imm. 2017, 2-pièces, 46 m2, 1er ét., 340 000 € (7 400 €/m2).

Rue de Satory, bel imm. ancien, 4-pièces, 98 m2, bon état, 835 000 € (8 500 €/m2).

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