Un virus dévastateur
Le tout-bio est illusoire. Yannick Jadot en est convaincu : l’agriculture biologique serait « beaucoup moins touchée, la preuve que les alternatives existent ! » Un discours « inexact » qui désespère Dominique Poyau, cultivateur de betteraves bio en Essonne. « Nous avons été touchés exactement comme les autres. J’ai semé un mois plus tard, mon champ est entouré de haies et de jachères, mais les pucerons étaient trop nombreux pour que les autres insectes s’en chargent… » Et il l’affirme : « L’idée qu’on pourrait passer toute la production en bio est illusoire ! » Actuellement, le bio ne représente que 0,3 % des surfaces de betterave cultivées. « Je ne peux faire que 5 hectares, car il faut tout désherber à la main : aucune machine ne peut aller dans le rang, sous la feuille de betterave. » Le passage en bio des 446 000 hectares de betteraves sucrières français mobiliserait ponctuellement des centaines de milliers de travailleurs. « Aujourd’hui, seulement deux sucreries en France fabriquent du sucre bio, pendant quelques jours, après avoir entièrement nettoyé leur usine. Seuls, nous n’aurons jamais les volumes pour en faire tourner une. »
Dominique Poyau, lui, place tous ses espoirs dans une solution génétique (voir encadré). Comme l’ensemble de la filière. « De nombreuses pistes de recherche sont explorées », détaille l’Institut technique de la betterave. Alternatives