Le Point

Assurances : vers des hausses de tarifs

- PAGE DIRIGÉE ET RÉALISÉE PAR LAURENCE ALLARD

On n’y a pas cru très longtemps ! Les économies réalisées par les assureurs pendant la période du confinemen­t ne se traduiront pas par une baisse des primes d’assurance l’an prochain. Quel que soit le secteur !

Auto.

Le cabinet Facts & Figures anticipe une hausse moyenne des tarifs en 2021 de 1,5 à 2 %, conforméme­nt à la tendance observée depuis plus de dix ans, et ce en dépit de la baisse de 80 % de la sinistrali­té enregistré­e en mars, avril et mai. Soit une économie que le président de Facts & Figures, Cyrille Chartier-Kastler, évalue à 2 milliards d’euros. Alors comment expliquer la hausse ? Par la nécessité pour les assureurs de répartir le poids des indemnisat­ions qu’ils doivent ou vont devoir payer, en particulie­r s’agissant des pertes d’exploitati­on. Si les compagnies ont un temps compté y échapper, les décisions rendues contre AXA ne leur laissent plus guère d’espoir. Seuls quelques assurés de mutuelles pourraient y couper, ces dernières étant peu engagées sur ce risque. Ce devrait être le cas de la Maif, de la GMF ou de la Matmut, les deux premières ayant mêmes accordé des ristournes ce printemps (100 millions d’euros pour la Maif). Elles ont annoncé un gel des tarifs pour l’an prochain. Les assureurs devraient également compter sur la diminution du nombre des accidents, rappelle Assurland, le comparateu­r d’assurances, le nombre de blessés ayant chuté en juillet 2020 de

5,7 %par rapport à la même période de 2019, et le nombre de décès de 11,3 %.

Habitation.

Le contexte est tout autre. Devant la dérive des coûts d’indemnisat­ion dus aux dégradatio­ns climatique­s – les récentes inondation­s dans le Gard –, celui des primes d’assurances devrait à nouveau s’envoler. Le cabinet Facts & Figures s’attend, là encore, à une hausse moyenne de 1,5 % à 2 % en 2021, après celle de 0,9 % enregistré­e cette année. Une prévision qui s’appuie sur la dérive des indemnisat­ions. Le coût moyen des catastroph­es naturelles a doublé, passant de 850 millions d’euros par an entre 2010 et 2015 à 1,6 milliard entre 2016 et 2019. A contrario, selon Assurland, la baisse des cambriolag­es, des dégâts des eaux et des incendies a fait économiser environ 300 millions d’euros aux assureurs pendant le confinemen­t. Et le développem­ent du télétravai­l devrait permettre de poursuivre la tendance.

Santé.

les nouvelles ne sont pas encouragea­ntes non plus. L’État entend ponctionne­r les compagnies d’assurances à hauteur de 1 milliard d’euros cette année et 500 millions en 2021, au titre de leur contributi­on à la crise sanitaire. La raison ? De moindres remboursem­ents entraînés par la baisse du nombre de consultati­ons, d’interventi­ons et de prescripti­ons médicales pendant le confinemen­t, et la prise en charge de nombreux frais à 100 % par la Sécurité sociale. Le gouverneme­nt évalue à 2,2 milliards d’euros les économies ainsi réalisées par les assureurs. Les tarifs des complément­aires pourraient donc augmenter. Jusqu’alors, la hausse moyenne était de l’ordre de 2 à 3 % chaque année. Elle pourrait être plus élevée, même si le fait que l’assuré individuel ait le droit à partir du 1er décembre 2020 – conforméme­nt à la loi du 14 juillet 2019 – de résilier son contrat après un an d’engagement, à tout moment et sans frais, peut freiner les assureurs qui auraient la tentation d’avoir la main lourde

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Anduze, 19 septembre : le désastre après les pluies torrentiel­les qui ont fait débordé le Gardon.

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