Le boom des aides au financement
Les écoles multiplient les dispositifs pour épauler les étudiants mis en difficulté par la crise sanitaire.
«J’ai d’abord ressenti de la colère. Puis un grand stress : il me restait un mois pour rebondir », raconte Anaïs*, en master 2 contrôle de gestion-finance à l’université de Reims. Comme 38 % des étudiants français, selon l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), la jeune femme a vu son stage de fin d’études dans l’industrie automobile annulé, mi-mai, en raison de l’épidémie.
Bien que l’université lui assure qu’un stage de deux mois suffira exceptionnellement à valider son année, elle ne veut s’y résoudre: « Cela apporte peu de légitimité sur le marché de l’emploi et n’est généralement pas rémunéré.. » Alors, en urgence, la jeune Rémoise en décroche un autre, de six mois, dans une ONG située à Paris.
Mais, pour subvenir à ses besoins – elle est rémunérée 580 euros par mois et éligible à l’aide de 200 euros du centre régional des oeuvres universitaires et scolaires (Crous) destinée aux étudiants qui ont perdu leur emploi ou leur stage –, elle doit encore jongler à hauteur d’une quinzaine d’heures par semaine, entre aide aux devoirs, ménage et baby-sitting.
Si la précarité estudiantine est rendue plus saillante par la pandémie – un élève sur trois a rencontré des difficultés financières pendant le confinement d’après l’OVE –, nombreux sont les étudiants, boursiers ou non, dont le quotidien a été bouleversé par la mise à l’arrêt du pays. Ce sont souvent tous les pans de leur vie – job, logement, restauration, accès au matériel informatique – qui ont été impactés, puisque 36 % des étudiants qui avaient une activité rémunérée avant le confinement ont dû cesser de travailler. « Nombre d’entre eux comptent sur leur petit boulot pour financer leur ordinateur ou se loger. Et beaucoup l’ont perdu, explique Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents d’université. Il a fallu apporter des réponses d’urgence. »
Alors, pour fournir un soutien financier direct aux élèves en difficulté et répondre à leurs besoins matériels les plus impératifs, les établissements de l’enseignement supérieur ont dû mobiliser leurs propres fonds. Comme la Contribution à la vie étudiante, une