Gérer le risque en misant sur ses classiques

C’est une recette éprouvée : en temps de crise, consolider l’existant vaut mieux que de se lancer dans l’inconnu. Ainsi, les marques ont réaffirmé leur ADN, comme on dit. Chanel a convoqué son répertoire de classiques : le tailleur de tweed, le collier de perles, le sac matelassé, le double C twistés par Virginie Viard avec l’esprit glamour du cinéma oscillant entre Hollywood et Nouvelle Vague. Outre-Manche, Burberry a décliné son trench et son tartan sous toutes les coutures. Dans la vidéo évoquant sa collection pour Loewe, Jonathan Anderson a indiqué vouloir « redécouvrir les classiques et essayer de perfectionner encore un peu plus » ses sacs qui rencontrent un franc succès, à l’image du Puzzle. À Milan, Domenico Dolce et Serrano Gabbana n’ont pas dérogé à leur mise en avant d’une Italie joyeuse et colorée, via la Sicile.

Miser sur ses essentiels, c’est aussi tabler sur son histoire en surfant sur la réédition, un filon également exploité par le milieu du design. Pour sa collection printanière 2021 en hommage à Pierre Balmain, le médiatique Olivier Rousteing a commencé son défilé avec plusieurs silhouettes reprenant le monogramme historique de la maison. Filmé dans une grande pièce jaune, le très attendu premier défilé conjoint de Miuccia Prada et du créateur belge Raf Simons était un concentré de ce qu’on appelle le « Pradaness», cette esthétique maîtrisée qui fascine, avec notamment une réinterprétation d’un imprimé de 1996. Enfin, Alaïa, orphelin depuis la disparition de son fondateur en 2017, a décidé de lancer une collection baptisée « Éditions » qui regroupe une trentaine de pièces qui ont fait l’histoire de cette maison singulière.