Le Point

Natacha Bouchart : « Calais devient désirable »

- PROPOS RECUEILLIS PAR VALÉRIE PEIFFER

C’est inattendu : Calais, meurtrie par la crise migratoire, attire non seulement de plus en plus de touristes… mais aussi de nouveaux habitants en quête de qualité de vie. Une évolution qui ravit Natacha Bouchart, la maire (LR), mais qui ne l’étonne pas.

Le Point: Calais peut-elle profiter de l’engouement des habitants des métropoles pour les villes moyennes? Natacha Bouchart :

Calais a déjà commencéàe­nprofiter.Dès cet été, avec notre saison culturelle fondée sur de nombreuses déambulati­ons entre la plage et le centre-ville, animées par des artistes, nous avons réussi à attirer des touristes qui n’étaient jamais venus. Or un touriste séduit peut devenir un habitant. En venant, ils découvrent notre qualité de vie : entre terre et mer, Calais est un site remarquabl­e. D’autant que nous avons mené de grands travaux pour mettre en valeur le bord de mer. Nous avons aussi redynamisé le commerce de centre-ville grâce à un plan de relance entamé il y a quatre ans. Ces actions commencent à porter leurs fruits et, les agents immobilier­s me disent que, depuis deux mois, il est quasi impossible de trouver une maison dans notre agglomérat­ion.

Quels sont les atouts de Calais ?

Son cadre de vie. Il faut y ajouter sa situation géographiq­ue – à trente minutes de Lille, une heure trente de Paris et une heure de Londres – sans oublier un nouveau dynamisme économique lié, notamment, à des entreprise­s de pointe implantées sur notre territoire telles qu’Alcatel Submarine Networks, le leader des câbles sous-marins. Le déploiemen­t de la fibre est un autre atout, en particulie­r pour attirer les télétravai­lleurs. Ouverte depuis un an, notre maison du numérique est un tiers-lieu ultraconne­cté et un outil très prisé. Elle est gratuite, tout comme nos transports. Par ailleurs, nous avons mis en place beaucoup de dispositif­s pour aider les gens à s’installer chez nous : un accompagne­ment financier pour les primo-accédants et aussi pour les profession­nels de santé.

Vous avez également beaucoup misé sur la culture. Pourquoi?

C’est à la suite de la crise migratoire de 2016 que j’ai choisi d’investir dans le domaine culturel. Cela a permis de redonner de la fierté aux Calaisiens, traumatisé­s par l’image véhiculée dans les médias à ce moment-là. Seule la culture pouvait alléger l’ambiance. En outre, cela a aussi permis de drainer un nouveau public. Imaginé par François Delarozièr­e et la Compagnie la Machine de Nantes, le dragon colossal, qui promène les gens le long du front de mer, a un succès fou. En cela, il contribue à changer l’image de la ville, qui devient plus désirable

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