« S’il existe à Sète une réelle identité, je n’ai pas ressenti qu’elle excluait »
À peine le confinement était-il annoncé qu’Emmanuelle Reungoat (photo), maîtresse de conférences en sciences politiques à l’université de Montpellier, pliait bagage. C’est avec son conjoint qu’elle a choisi de quitter la capitale héraultaise pour Sète. À 38 ans, elle est ainsi passée d’un trajet domicile-travail de « cinq minutes à vélo » à « cinquante minutes via le TER, puis le tramway ». « Je serais bien partie à la campagne, dans les Cévennes, mais l’offre de transports publics n’est pas adaptée. » Un choix que la chercheuse au Cepel ne regrette pas. « J’adore me promener au bord de la mer, fréquenter les halles ou commander du poisson frais directement chez les petits producteurs locaux. » Une sorte de dolce vita qui attire de plus en plus d’habitants, faisant de Sète une cité portuaire en cours de gentrification. Après avoir vécu à Paris, Nantes et Strasbourg, Emmanuelle Reungoat s’est facilement intégrée dans une ville marquée par une histoire forte. « On dit que l’on devient sétois à la troisième génération. Il existe ici une réelle identité mais je n’ai pas ressenti qu’elle excluait », confie-t-elle. Pour les jeunes cadres dynamiques, Sète propose une importante programmation culturelle. Seul hic : la vie nocturne, qui reste bien moins animée qu’à Montpellier, ville étudiante. « C’est une station balnéaire familiale orientée aussi vers les seniors, avant de concéder : l’enjeu est de retrouver les pratiques que nous avions dans les métropoles. »
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