Le Point

« Ici, à La Réole [Gironde], le luxe, c’est l’espace »

- JEAN-JACQUES ALLEVI

En s’installant en 2018 à La Réole, dans le sud de la Gironde, Thomas Ambroselli (photo) est passé d’un logement de 70 mètres carrés dans le quartier Longchamp de Marseille à un spacieux immeuble de 350 mètres carrés en plein coeur de cette cité médiévale de 4 400 habitants. À 49 ans, cet architecte, qui a également vécu longtemps dans un appartemen­t de 35 mètres carrés dans le 11e arrondisse­ment de Paris, savoure son choix.

« Le luxe, c’est avoir de l’espace », lance-t-il tout sourire.

Son nouveau projet de vie, Thomas Ambroselli l’a savamment mûri. « Je voulais une belle ville dans son jus, pas une ville-musée ni une ville m’as-tu-vu. » L’existence d’un cinéma indépendan­t, complétée par une programmat­ion théâtrale et musicale tout au long de l’année, lui était indispensa­ble. Pourtant, l’élément décisif de ce « coup de coeur » pour cette localité dotée du label « Ville et pays d’art et d’histoire » est ailleurs : dans la présence de la ligne de chemin de fer, qui lui permet de gagner Bordeaux en trente minutes. « Je vais à Paris tous les quinze jours, et j’y suis en trois heures, porte à porte, souligne ce natif de Boulogne-Billancour­t. Je n’ai pas fui Paris, j’ai simplement voulu vivre autrement, dans un contexte moins dense, moins saturé et moins tendu. J’adore Paris, ses richesses culturelle­s et intellectu­elles, mais les saisons et la nature me manquaient cruellemen­t. » À l’arrière de sa maison, actuelleme­nt en travaux, Thomas Ambroselli dispose d’un jardin de 300 mètres carrés, où il a organisé sans tarder un petit potager. « Le temps que je ne perds plus dans les transports, je le passe à faire pousser mes légumes. » Ce qui n’empêche nullement le néo-Réolais d’aller au marché tous les samedis. « Le lien social est très fort ici. En arrivant, j’étais un Parisien inconnu, aujourd’hui je connais tout le monde. » Pour ce passionné de politique, la vie dans une petite ville est aussi une opportunit­é pour côtoyer les élus. « Ici, j’ai l’impression d’être devenu un acteur de la démocratie et pas seulement un électeur qui subit une politique. »

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