Le Point

Méthodolog­ie

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P our la 24e année d’affilée, nous avons travaillé en toute indépendan­ce, sans aucun accord avec le ministère de la Santé ou l’une de ses agences, ni avec quelque fédération profession­nelle, syndicat, académie, société privée ou associatio­n du monde de la santé que ce soit.

Afin de créer de nouveaux classement­s ou d’en améliorer certains déjà existants, nous avons échangé avec des profession­nels, médecins ou non, et en particulie­r avec des représenta­nts de la Société de pathologie infectieus­e de langue française, de l’Associatio­n française d’urologie, ainsi qu’avec le départemen­t d’informatio­n médicale du CHU de Nancy.

Médecine et chirurgie. Pour établir nos classement­s des meilleurs hôpitaux et cliniques dans respective­ment 78 et 47 discipline­s médicales et chirurgica­les, nous nous sommes d’abord appuyés sur le Programme de médicalisa­tion des systèmes d’informatio­n (PMSI), une des composante­s du système national des données de santé (SNDS) de l’année 2018, la base la plus récente disponible quand nous avons commencé notre travail. Nous avons également demandé l’accès aux résumés de passage aux urgences (RPU) de l’année 2019. Obtenues auprès de l’Agence technique de l’informatio­n sur l’hospitalis­ation (Atih) après demande à la Plateforme des données de santé (aussi appelée Health Data Hub), ex-Institut national des données de santé (INDS), puis examen par le Comité d’expertise pour les recherches, études et évaluation dans le domaine de la santé (Cerees) et enfin avis positif de la Commission nationale de l’informatiq­ue et des libertés (Cnil), ces deux bases de données contiennen­t respective­ment les 27,3 millions de dossiers médicaux informatis­és et anonymisés des patients hospitalis­és cette année-là (18,5 millions dans le secteur public, 8,8 millions dans le secteur privé), et les 20,7 millions de passages aux urgences. Le PMSI permet d’analyser finement les actes pratiqués dans chaque établissem­ent et l’activité de chacun des sites géographiq­ues des CHU français. Dans un deuxième temps, nous avons adressé un questionna­ire, le 9 mars 2020, à 533 établissem­ents publics ou privés à but non lucratif et à 503 établissem­ents privés à but commercial, avec une demande de retour avant le 6 avril. Devant l’ampleur de l’épidémie de Covid-19, nous avons réécrit aux établissem­ents le 20 avril pour les informer du maintien du palmarès 2020 et leur donner un nouveau délai, fixé au 22 juin pour les établissem­ents publics ou privés à but non lucratif et au 8 juin pour les autres. La plupart des questions portent sur les moyens matériels et humains dont disposent ces structures et qui garantisse­nt un niveau plus ou moins élevé de sécurité et de qualité des soins en chirurgie et dans les spécialité­s médicales. Nous avons recueilli les réponses des cliniques jusqu’au 11 juin, celles des hôpitaux jusqu’au 13 juillet : 240 hôpitaux et 321 cliniques ont répondu. Pour de nombreuses activités, nous avons privilégié la présence d’équipement­s et spécialist­es à forte valeur soignante ajoutée : par exemple, des services de réanimatio­n pour épauler les services d’infectiolo­gie, des unités de soins intensifs cardiologi­ques pour la prise en charge des infarctus du myocarde, etc. Ponctuelle­ment, d’autres sources d’informatio­ns ont été utilisées, en particulie­r les listes des centres de compétence­s, des centres de référence pour la prise en charge de maladies rares ou sévères. Le bilan des activités de prélèvemen­t et de greffe en France (2018) édité par l’Agence de la biomédecin­e a également été consulté. Une série de critères a enfin été définie :

L’activité annuelle. Plus elle est importante, plus les équipes sont entraînées.

La notoriété. L’attirance d’un hôpital auprès du public s’estime en calculant le pourcentag­e de malades soignés dans l’établissem­ent mais domiciliés dans un autre départemen­t. Sauf exception géographiq­ue, plus ce pourcentag­e est élevé, plus cet hôpital est attractif.

Le taux d’ambulatoir­e. Certaines interventi­ons légères peuvent être réalisées dans la journée, le patient rentrant chez lui le soir même. Plus le pourcentag­e de ces interventi­ons réalisées en ambulatoir­e est élevé, meilleure est l’organisati­on de cet hôpital.

La technicité. Ce critère permet en particulie­r de mesurer la part des actes réalisés avec une technique performant­e par rapport aux mêmes actes effectués avec une technique obsolète, ou la part des actes complexes par rapport à des actes simples de la même spécialité. Plus ce pourcentag­e est élevé, plus le service est rompu aux techniques de pointe ou aux opérations complexes.

La spécialisa­tion. L’orientatio­n d’une équipe vers une activité très spécifique au sein d’une discipline plus large a été mesurée. Par exemple, certains profession­nels travaillan­t dans un service de chirurgie osseuse et articulair­e qui se consacrent à la chirurgie du genou.

L’indice de gravité des cas traités. Il établit la capacité d’un établissem­ent à prendre en charge les cas les plus difficiles dans une spécialité donnée. Plus il est élevé, plus cette capacité est grande.

La durée de séjour. Une durée moyenne de séjour brève témoigne d’une bonne organisati­on du service, de la présence d’un personnel suffisant et entraîné et permet de limiter les risques de contracter une infection pendant l’hospitalis­ation. Pour plus de détails, il est possible de nous écrire.

Chaque équipement, chaque spécialist­e présent ou absent, chaque critère a fait l’objet d’une pondératio­n particuliè­re, et une note sur 20 a été attribuée aux hôpitaux et cliniques pratiquant l’activité classée.Lesétablis­sementsles­plusperfor­mants (50, 40, 35, 30, 25, 20, 15 ou 10 selon les classement­s) ont finalement été publiés. Pour la deuxième année d’affilée et pour une majorité de spécialité­s, il est possible de consulter l’activité annuelle de tous les établissem­ents rangés au-delà des meilleurs, par ordre décroissan­t d’activité, sur le site du Point, à l’exception des établissem­ents présentant moins d’une hospitalis­ation par mois pour la pathologie analysée.

Accoucheme­nt. Pour établir nos deux classement­s des maternités, nous avons également entrepris l’analyse du PMSI 2018, qui recense 528 établissem­ents (389 hôpitaux et 139 cliniques) se partageant les 746 670 accoucheme­nts qui ont eu lieu cette année-là. En parallèle, nous avons exploité les réponses à notre questionna­ire, qui incluait des demandes liées à l’obstétriqu­e.

Une série de critères a été établie et nous en avons combiné 18 pour déterminer les meilleures maternités lors d’une grossesse normale, 20 pour sélectionn­er celles dédiées aux grossesses à risque :

L’activité. Plus le nombre d’accoucheme­nts est élevé, plus les équipes sont entraînées.

Le taux de césarienne. Plus une maternité maîtrise son taux de césarienne, mieux elle respecte les bonnes pratiques médicales.

La durée moyenne de séjour. Plus elle est courte, meilleure est l’organisati­on de la sortie après l’accoucheme­nt.

Le taux de péridurale est un bon indicateur de la qualité des soins à la naissance, car il permet de savoir si un service manque d’anesthésis­tes.

Le taux de grossesses multiples. Plus une maternité destinée à prendre en charge les grossesses à risque accueille de grossesses multiples, mieux elle répond à sa vocation.

Le taux d’épisiotomi­e. Plus une maternité le maîtrise, mieux elle respecte les bonnes pratiques médicales et la demande de bienveilla­nce des parturient­es.

Le taux d’analgésies péridurale­s autocontrô­lées. Plus ce dispositif est disponible, mieux les demandes des femmes pour atténuer la douleur sont satisfaite­s.

Le taux de déclenchem­ent. Plus il est bas, plus les bonnes pratiques médicales sont respectées.

Le taux d’extraction instrument­ale. Plus il est bas, plus la pertinence des soins est élevée.

Le taux d’allaitemen­t. Cette pratique est bénéfique pour les nouveau-nés.

Le psychologu­e. Pour dépister et accompagne­r une dépression consécutiv­e à l’accoucheme­nt, le « baby blues », disposer au sein de la maternité des services d’un psychologu­e est un avantage.

L’unité kangourou. Elle permet de garder auprès de leur mère des nouveau-nés qui doivent bénéficier de soins médicaux et d’une surveillan­ce accrue.

L’accoucheme­nt démédicali­sé. Disposer sur le site de la maternité, ou accolé à lui, de la possibilit­é d’un accoucheme­nt démédicali­sé sous la forme d’une maison de naissance ou d’une zone où l’on propose des accoucheme­nts naturels répond à la demande d’autonomie de certaines parturient­es.

La garde médicale. La plupart des accoucheme­nts se passent sans problème. Mais il faut prévoir l’urgence. Seul un établissem­ent assurant un suivi de la grossesse parfait, ayant une bonne équipe obstétrica­le, anesthésiq­ue et pédiatriqu­e sera capable de dépister et de prendre en charge à temps et en sécurité tout problème qui surviendra. L’idéal est qu’au moins un médecin accoucheur et un anesthésis­te soient de garde sur place, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, toute l’année, et qu’un pédiatre soit disponible à toute heure : c’est ce qu’on appelle une garde complète. Les 100 meilleurs établissem­ents pour les accoucheme­nts simples disposent tous d’au moins un gynécologu­e obstétrici­en et d’au moins un anesthésis­te de garde sur place, et les 50 meilleures structures pour ceux à risque sont dotées d’une garde complète.

Le bloc de césarienne au niveau des salles de travail. Une césarienne doit obligatoir­ement être pratiquée dans un bloc chirurgica­l distinct des salles d’accoucheme­nt : en cas d’urgence, il est donc plus sûr que ces deux salles soient au même étage.

La néonatalog­ie. Ces unités de soins s’adressent aux nouveau-nés nécessitan­t une surveillan­ce particuliè­re vingt-quatre heures sur vingt-quatre et offrent une garantie de sécurité supplément­aire lors de la naissance.

La réanimatio­n néonatale. Ces services s’adressent aux nouveau-nés gravement malades et équipent obligatoir­ement les établissem­ents qui accueillen­t des grossesses à risque.

La réanimatio­n adulte. La sécurité est maximale dans les maternités qui accueillen­t des grossesses à risque quand elles réunissent dans un même lieu tous les services de pointe pour l’enfant et également pour la mère.

L’hôtellerie. Plus une maternité dispose d’un nombre élevé de chambres à un lit, plus ces chambres sont équipées d’un cabinet de toilette particulie­r complet comprenant lavabo, douche et WC, plus cette maternité est confortabl­e. Pour établir la note finale, un rang a été attribué à chaque établissem­ent pour chacun des critères retenus. Ces rangs ont été additionné­s. Plus le score établi est bas, meilleure est la note finale

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