Raviver la flamme du courage
Le général Jean-Claude Gallet, ancien patron des pompiers de Paris, signe un vibrant « Éloge du courage » (Grasset).
«Ne laissons pas dire que le courage, c’est fini. Que notre époque l’a tué. N’ayons pas peur de croire en l’homme », nous enjoint l’ancien commandant de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris dans un très bel Éloge du courage (Grasset), écrit avec Romain Gubert, journaliste au Point. Le général Jean-Claude Gallet sait de quoi il parle, lui qui a traversé toutes les crises récentes qui ont frappé la France, du Bataclan au Covid-19 en passant par l’incendie de Notre-Dame de Paris.
Alternant des récits personnels – certaines scènes sont absolument poignantes – et une réflexion originale centrés sur son expérience de pompier et de militaire, l’ancien sapeur décrit mille et une façons d’être brave, des plus anodines – évacuer une dame âgée de chez elle, tenir la main d’un blessé lors des attentats dans l’Est parisien – aux plus spectaculaires – ce jeune militaire franco-américain qui, en 2012, en Afghanistan, a empêché un terroriste de décimer un groupe de soldats américains en se jetant sur lui. Jean-Claude Gallet montre, comme l’écrivait déjà Aristote en son temps, que le courage est le juste milieu entre la témérité et la peur, celle-ci pouvant d’ailleurs devenir une alliée si on sait la maîtriser. C’est aussi un art du commandement qu’il nous propose en louant l’énergie du collectif et la façon dont le courage d’un chef rejaillit sur ses subordonnés.
Il y a quelque chose de savoureusement à contre-courant dans cette défense d’une vertu antithétique à la précaution généralisée, au risque juridique – que Gallet définit comme « le nom officiel de la crainte » – et à la bureaucratie tatillonne. Le général insiste : ceux qui meurent au combat ne sont pas des victimes, mais des héros. On est saisi d’admiration pour ceux, soldats du feu ou anonymes, qui sont prêts à sacrifier leur vie pour autrui, et rempli d’une confiance renouvelée dans l’humanité.