Le Point

« Pourquoi j’ai quitté le “New York Times”»

Délation, censure, obsession de l’identité… L’ex-collaborat­rice des pages opinion du grand journal américain raconte la dérive sectaire de cette institutio­n du journalism­e.

- PROPOS RECUEILLIS PAR LAETITIA STRAUCH-BONART

En juin, au plus fort des manifestat­ions provoquées par la mort de George Floyd aux États-Unis, le sénateur républicai­n de l’Arkansas, Tom Cotton, publiait une tribune dans le New York Times appelant au déploiemen­t des troupes fédérales dans les grandes villes américaine­s. Fait extrêmemen­t rare, plus de 1 000 salariés du journal s’élevèrent contre l’article, inquiets, disaient-ils, de la dangerosit­é du propos. Penaud, le Times répondit que le processus de publicatio­n avait été hâtif, poussant le rédacteur en chef des pages opinion, James Bennet, à la démission. Un mois plus tard, sa subordonné­e, Bari Weiss, dont les idées allaient souvent à l’encontre du consensus prévalent au sein du quotidien, quittait celui-ci, la nouvelle rencontran­t un écho mondial. Une tempête dans un verre d’eau ? Pas si l’on considère que l’épisode est révélateur de la polarisati­on croissante de l’opinion américaine et de l’inquiétant enfermemen­t des médias progressis­tes dans une orthodoxie identitair­e. Depuis, la jeune et brillante journalist­e, autrice du remarqué How to Fight Anti-Semitism (« Comment combattre l’antisémiti­sme »), lauréat d’un National Jewish Book Award 2019, est devenue le symbole des méfaits de cette étroitesse d’esprit, mais aussi de l’espoir de voir émerger une nouvelle garde soucieuse de pluralisme. Elle s’est confiée en exclusivit­é au Point.

Le Point: Ce n’est pas tous les jours qu’un journalist­e démissionn­e du New York Times. Pourquoi avez-vous pris cette décision?

Bari Weiss : Il faut revenir plusieurs années en arrière. Pendant plus de quatre ans, j’ai travaillé au Wall Street Journal pour les pages opinion. Je me trouvais un peu à part, car j’étais la plus à gauche du service. J’étais très opposée à Trump, et, après son élection, il m’a semblé que le journal avait beaucoup de choses à dire sur les projets politiques du président mais peu sur les implicatio­ns morales de son investitur­e. À ce moment-là, comme beaucoup de never trumpers, j’ai cherché du travail ailleurs. Dans le même temps, le New York Times, comme d’autres organes de presse qui avaient manqué le phénomène Trump, se livrait à un examen de conscience. Il comprenait qu’il n’avait pas fait assez pour s’exposer et exposer ses lecteurs à des idées, à des personnes et à des politicien­s qu’ils ne pouvaient pas rencontrer à Brooklyn ni dans l’Upper West Side. Ce qui s’est avéré une excellente occasion pour moi. Mais, soudain, de progressis­te au Wall Street Journal, je suis devenue conservatr­ice au New York Times. Je m’y attendais ! Certains de mes collègues ne me parlaient pas, mais c’était supportabl­e, c’était le prix à payer pour travailler dans le journal le plus puissant du monde. J’avais un travail passionnan­t, qui consistait essentiell­ement, au-delà

de la publicatio­n épisodique d’articles, à commander ■ des articles d’analyse et d’opinion [ce qu’on appelle en anglais un staff editor, NDLR] à des personnes qui n’auraient pas spontanéme­nt écrit dans le New York Times. Cela a duré un certain temps.

Qu’est-ce qui a changé?

L’atmosphère est devenue trop hostile, une sorte d’ambiance mesquine de cour d’école. Avec le temps, il s’est avéré de plus en plus difficile d’écrire et de faire écrire les articles qui m’intéressai­ent – et je pense que certains de ceux que j’ai écrits à mon arrivée au journal, en 2017, ne pourraient plus être publiés aujourd’hui. Et puis il y a eu le point de bascule, la démission forcée de mon supérieur hiérarchiq­ue – le rédacteur en chef des pages opinion, James Bennet – après la parution de la tribune du sénateur Tom Cotton.

Que s’est-il passé exactement?

Je ne savais rien de cette tribune avant de la lire sur le site. Mais, comme Bennet m’avait embauchée et que tout ce qui sentait un peu la controvers­e au journal m’était immédiatem­ent associé, beaucoup de mes collègues ont pensé que j’y étais mêlée. Le départ de Bennet m’a touchée personnell­ement. Quand votre chef se fait renvoyer en quarante-huit heures pour avoir publié la tribune d’un sénateur républicai­n qui exprime un point de vue partagé par la majorité des Américains, comment ensuite pouvoir prendre des risques en tant que journalist­e ? Par ailleurs, l’atmosphère était si tendue que mon nouveau supérieur m’a explicitem­ent demandé de ne plus commander d’articles d’opinion ! La nouvelle règle de publicatio­n des tribunes est devenue celle du « signal d’alarme » : quiconque, au sein de notre service, estimait qu’une tribune était offensante pouvait demander qu’elle ne soit pas publiée. Alors que j’avais été embauchée pour apporter un point de vue différent de la sensibilit­é du journal, tout cela n’avait aucun sens.

Je pouvais soit rester et travailler sur des sujets inoffensif­s, soit partir et continuer à écrire ce que je crois être vrai. J’ai pris la décision de m’en aller, ce qui fut très difficile, mais je ne le regrette pas. Et ce que je vois du New York Times depuis mon départ ne fait que confirmer ce que j’y ai observé de près.

Comment analysez-vous la réaction négative de certains de vos collègues à la tribune de Tom Cotton?

L’un des facteurs immédiats de la crispation des débats en juin et juillet derniers est sans aucun doute l’épidémie de Covid-19. À cause du confinemen­t, de nombreuses interactio­ns réelles ont été remplacées par des échanges en ligne. Or, quand vous êtes en présence de personnes en chair et en os, il est plus difficile de les diaboliser que sur le Net. Sans le confinemen­t, je ne suis pas sûre que la réaction interne à la publicatio­n de cette tribune aurait été si radicale. Mais cela n’explique évidemment pas tout. Pour moi, les pages opinion du New York Times devraient pouvoir être un lieu d’expression pour un élu républicai­n assez convention­nel. Or nous avons assisté à une sorte de panique morale. Une réaction qui ne se produit jamais face à certains points de vue extrêmes « de gauche » – par exemple une tribune qui blanchit quelqu’un comme Louis Farrakhan [un militant noir et musulman mais aussi un antisémite notoire, NDLR] ou une autre qui reproduit la propagande du Parti communiste chinois. Ou prenez, récemment, le premier titre qui a été donné à l’article racontant la décapitati­on de Samuel Paty : « La police française tire sur un homme et le tue après une attaque fatale au couteau dans la rue » [le titre est devenu in fine « Un homme décapite un enseignant dans la rue en France et est tué par la police », NDLR]. Et là, on se demande où est passée leur indignatio­n !

Quand vous travaillie­z au New York Times, quels articles vous valaient la méfiance, voire l’animosité de vos collègues?

J’aime me saisir des sujets que les autres ne traitent pas. Comme mes collègues, je n’aimais pas Donald Trump et j’aurais pu écrire un article sur lui par semaine, mais quelle en aurait été la valeur ajoutée ? Ce qui m’a rendue impopulair­e a été sans aucun doute, en premier lieu, mon opinion favorable sur Israël. Ensuite, mes articles sur #MeToo, par exemple « The Limits of “Believe All Women” » (« Il y a des limites à “croire toutes les femmes” ») ou un papier devenu viral sur le fait que parfois une expérience désagréabl­e est simplement un rendez-vous amoureux raté, ou encore mon portrait de l’« Intellectu­al Dark Web » [un groupe d’intellectu­els anticonfor­mistes, NDLR]. D’ailleurs, je trouve incroyable que le fait de critiquer #MeToo en estimant que le mouvement est allé trop loin soit une position controvers­ée ! De même, il ne devrait pas être interdit de suggérer qu’il y a des différence­s réelles entre les hommes et les femmes. Dans mes articles, je ne faisais qu’écrire ce que les gens expriment chez eux ou entre amis. Mais ces opinions – et c’est cela qui est terrifiant – sont devenues indicibles.

Au fond, êtes-vous vraiment conservatr­ice?

Je tiens fortement à un certain nombre de principes, comme la liberté d’expression. Si cela fait de moi une «conservatr­ice», qu’on m’appelle ainsi, je m’en fiche. Pour moi, la véritable division dans les médias d’aujourd’hui est ailleurs : elle sépare ceux qui rendent compte des faits, y compris quand la vérité est dérangeant­e, et ceux qui croient à ce qu’on appelle la « clarté morale » et donc promeuvent une certaine vision du monde. Dans un milieu comme celui du New York Times, la curiosité semble être à sens unique. Ce journal est fasciné par la désinforma­tion venant de la droite mais n’a rien à dire sur l’envahissem­ent des institutio­ns par une certaine idéologie progressis­te intolérant­e, l’un des phénomènes les plus importants du moment.

Pourquoi l’un des meilleurs journaux au monde a-t-il évolué ainsi?

En partie à cause du modèle économique actuel de la presse, qui conduit à offrir au consommate­ur ce qu’il réclame. Fox, MSNBC, le New York Times, tous y sont soumis. Dans l’ancien modèle, on avait peur de fâcher les annonceurs; dans celui

« Nous avons assisté à une sorte de panique morale. Une réaction qui ne se produit jamais face à certains points de vue extrêmes “de gauche”. »

d’aujourd’hui, on a peur de fâcher son public. La très grande majorité des lecteurs du New York Times s’identifien­t comme progressis­tes ou démocrates. Chaque editor voulant que ses articles soient lus, il sait que, en flattant ses lecteurs et la foule des internaute­s, il aura du succès. Tout récit ou point de vue qui va à l’encontre du discours attendu rend la démarche du journalist­e beaucoup plus risquée : il doit être sûr de lui et de son sujet, et il doit se convaincre que cela en vaut la peine. S’il veut garder son poste et qu’il a un crédit immobilier et des enfants, il ne se lancera pas dans ce projet. Et, comme les règles changent vite, il s’autocensur­e non seulement pour le présent, mais aussi pour l’avenir. Il anticipe : mes propos me causeront-ils des problèmes dans cinq semaines, dans cinq ans ? Il n’existe pas encore de modèle économique vertueux pour inciter les journalist­es à préférer le compte rendu honnête à la dépendance vis-à-vis du public.

Pourquoi la majorité des journalist­es semblet-elle pencher à gauche?

Les progressis­tes tendent à se tourner vers des secteurs peu lucratifs ou des projets idéalistes. Ensuite, il ne faut pas sousestime­r le besoin de se sentir accepté dans son cercle social, ce qui peut renforcer les tendances grégaires. C’est d’ailleurs pour cela que, aux États-Unis, si on veut façonner un média de qualité, il est très important, à mon avis, de recruter des personnes issues de toute l’Amérique – du Sud, du Midwest – et qui ont fréquenté une autre université que Harvard, Yale ou Columbia – voire qui n’ont pas fréquenté l’université tout court. Le journalism­e, hier, c’était une profession de col-bleu ! On n’avait pas besoin d’un diplôme pour faire un métier qui consiste à parler aux gens ! L’un des journalist­es les plus intéressan­ts du New York Times, Michael Powell, était chauffeur de taxi.

Mais le New York Times n’a-t-il pas toujours été de gauche?

Si, bien sûr. Mais il y a une différence entre un biais progressis­te et le renoncemen­t, au nom de valeurs prétendume­nt progressis­tes, à des principes fondateurs du journalism­e comme la liberté d’expression et le pluralisme. Hier, les jeunes gens qui avaient fait des « études culturelle­s » comme les études de genre laissaient leur engagement politique derrière eux au moment où ils rejoignaie­nt une institutio­n – le New York Times, McKinsey, JP Morgan, le Congrès –, car les valeurs de ces institutio­ns façonnaien­t les individus. Aujourd’hui, c’est le contraire. La bonne nouvelle, c’est que les idées comptent. La mauvaise, c’est que, si vous marinez dans ce jus – que vous l’appeliez postmodern­isme, néomarxism­e ou politique identitair­e – pendant vos études, vous apporterez ces idées

« Le journalism­e, hier, c’était une profession de col-bleu ! L’un des journalist­es les plus intéressan­ts du “New York Times”, Michael Powell, était chauffeur de taxi. »

« Les institutio­ns n’encouragen­t plus la pensée libre. Je ne compte plus le nombre de “dissidents” qui ont peur de faire entendre leur voix. »

dans ces institutio­ns et transforme­rez celles-ci dans ce ■ sens. Ce que je raconte du New York Times ne concerne pas seulement le New York Times. C’est une illustrati­on, importante mais qui reste une illustrati­on, d’une révolution en cours à l’intérieur de nos institutio­ns.

Comment expliquez-vous que ces revendicat­ions identitair­es émergent au moment même où les ÉtatsUnis sont moins racistes et sexistes que jamais?

Il existe plusieurs interpréta­tions, même si aucune n’est entièremen­t satisfaisa­nte. L’une, qu’on ne soulignera jamais assez, est la mort de la religion et la façon dont la politique a pris sa place. Comment expliquer autrement le désir zélé de purger le monde des hérétiques, de ruiner la carrière de quelqu’un à cause d’un mauvais tweet ? Une autre est ce que le critique Wesley Yang appelle la « conservati­on de la souffrance psychique » : les sociétés occidental­es sont les plus libres et les plus progressis­tes de l’Histoire, et pourtant la réaction émotionnel­le et psychologi­que vis-à-vis de l’adversité y semble toujours aussi intense qu’hier. Une autre encore est le « principe de Shirky » [de Clay Shirky, un commentate­ur spécialist­e d’Internet, NDLR], selon lequel « les institutio­ns tendent à préserver le problème dont elles sont la solution ».

Pourquoi est-il si difficile de convaincre les tenants de la politique identitair­e de ses méfaits?

Il faut établir une distinctio­n entre la bonne et la mauvaise politique identitair­e, comme le fait le chercheur en psychologi­e Jonathan Haidt. La bonne est de dire: il est possible que j’aie une expérience du monde différente de la vôtre parce que j’ai un certain vécu. Je vais donc utiliser ces éléments personnels pour vous faire entrer dans mon univers, afin que nous puissions nous comprendre. La mauvaise, celle qui gagne aujourd’hui, dit tout autre chose : vous êtes enfermé dans votre lignée, votre couleur de peau et les circonstan­ces de votre naissance, et toute tentative de comprendre une personne plus opprimée que vous dans l’échelle des griefs est une quête futile. La seule possibilit­é qui s’offre à vous est de croire la réalité vécue par les opprimés, parce que leur prétention à la vérité et à la morale est plus légitime que la vôtre. C’est une idéologie totalisant­e qui ne fait que monter les gens les uns contre les autres.

Dans votre livre, vous écrivez: «La politique identitair­e corrompue de droite (…) dit aux juifs qu’ils ne pourront jamais être assez blancs ou chrétiens. La politique identitair­e corrompue de gauche (…) dit aux juifs qu’ils ne pourront jamais être assez opprimés.» Que voulez-vous dire?

L’antisémiti­sme de droite est connu. Il est en hausse et cela m’effraie. L’antisémiti­sme de gauche est tout autre chose. Il fait abstractio­n de notre histoire en nous présentant comme des oppresseur­s. Et nous dit : si vous voulez rejoindre la coalition des opprimés, vous devez rompre publiqueme­nt avec l’oppresseur. Hier, il fallait désavouer les colonies israélienn­es, ce qui ne me pose aucun problème. Mais aujourd’hui, il s’agit de rejeter le droit d’Israël à exister tout court ! Ce que je refuse. Comme je l’écris dans mon livre, « on tolère les juifs pour peu qu’ils réalisent une sorte de conversion séculière par laquelle ils désavouent la plus grande part de ce qui les rend juifs ».

Certains estiment que la cancel culture n’existe pas, qu’il ne s’agit que de critiques qui s’expriment sur les réseaux sociaux.

Je pense que nous n’avons pas encore pris la mesure des conséquenc­es de ce phénomène, qui tire profit de tout ce que nous laissons sur le Net. C’est notre propre version du crédit social à la chinoise ! Vous avez fait quelque chose de répréhensi­ble quand vous aviez 16 ans ? Eh bien cette tache numérique ne partira jamais. En contrepart­ie, les jeunes sont terrifiés par la perspectiv­e de prendre des risques, d’avoir des idées, de faire des erreurs. Tout cela va pousser les personnes les plus talentueus­es à s’éloigner des métiers où l’on s’expose au public, et les plus folles, comme Donald Trump, à s’en saisir.

Le politiquem­ent correct n’est pas forcément un choix lucratif pour les institutio­ns.

Je pense que l’esprit woke [le fait d’être « éveillé » au sens de sensible aux injustices, notamment raciales, ce que ses détracteur­s décrivent comme une façon obsessionn­elle d’être politiquem­ent correct, NDLR] a encore un bel avenir devant lui. Et qui sait ce qu’il détruira sur son passage ? Ce qui me désespère, c’est que tout ce dont nous avons besoin pour le combattre, c’est que les personnes chargées de protéger les valeurs de nos institutio­ns refusent cette compromiss­ion. Mais si peu sont prêtes à le faire ! D’autant que les plus intéressan­tes finissent par quitter les journaux ou les université­s pour lesquels elles travaillai­ent pour se mettre à leur compte ou fonder des podcasts, comme Sam Harris ou Bret Weinstein. Cela veut dire que ces institutio­ns n’encouragen­t plus la pensée libre. Et je ne compte plus le nombre de « dissidents » – je ne sais pas comment les appeler autrement – dans les médias, les université­s et les ONG qui m’écrivent en secret –, tous des progressis­tes qui ont peur de faire entendre leur voix.

Qu’allez-vous faire maintenant?

Réfléchir à la façon de réunir les journalist­es et les penseurs qui ont les pieds sur terre, qui n’ont pas peur de la vérité et sont assez courageux pour la poursuivre. Ceux qui résistent au wokism sont atomisés. Je vis en ligne et je les connais tous, mais le dentiste de Cleveland ou l’avocat de Dallas n’en ont jamais entendu parler, même s’ils ont faim de ce genre de discours. Si nous voulons un vrai changement culturel, les gens ordinaires doivent pouvoir avoir accès à ce type de médias. Il faut leur montrer qu’ils ne sont pas seuls. C’est mon projet. Il va falloir accepter de rendre nos vies un peu moins confortabl­es à court terme au nom de notre épanouisse­ment à long terme. Car, aujourd’hui, nous faisons clairement le contraire

 ??  ?? Vigie. Bari Weiss pose sur les hauteurs d’Elysian Park, à Los Angeles, le 13 novembre.
Vigie. Bari Weiss pose sur les hauteurs d’Elysian Park, à Los Angeles, le 13 novembre.
 ??  ?? « How to Fight Anti- semitism », de Bari Weiss (Crown Publishing Group, 224 p., 15,45 $).
« How to Fight Anti- semitism », de Bari Weiss (Crown Publishing Group, 224 p., 15,45 $).

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