Le Point

Nos données stockées grâce à un ADN reconstitu­é

- PAGE DIRIGÉE PAR GUILLAUME GRALLET

C’est un de nos biens les plus précieux et – en même temps – un des plus abondants. « La sphère des données numériques créées par l’humanité était estimée en 2018 à trente-trois mille milliards de milliards de caractères (octets), c’est du même ordre que le nombre estimé de grains de sable sur terre, estime l’Académie des technologi­es. Il peut s’agir de données industriel­les, de communicat­ions avec nos collègues et amis avec qui nous pouvons échanger des livres, vidéos et photos. »

Ce n’est qu’un début, car ce nombre augmente d’un facteur mille tous les vingt ans. Or, note la société savante,« une part majoritair­e de ces données est aujourd’hui stockée dans des centres de données, ce qui pose des problèmes croissants d’approvisio­nnement en ressources ». L’Académie recommande donc d’étudier le stockage de données sur un ADN reconstitu­é, comme a commencé à s’y employer Microsoft en 2019, en mettant au point avec l’université de Washington un disque dur (photo) fonctionna­nt à partir d’ADN reconstitu­é. Le langage binaire (0 et 1) y est, grâce à un algorithme, transcodé en langage s’appuyant sur les symboles des nucléotide­s (A, C, G et T), ce qui permet un stockage bien plus dense. Un doux rêve ? « Un seul gramme d’ADN pourrait stocker l’ensemble des connaissan­ces générées par les humains en une année », note l’institut Gartner, qui explique que cette technologi­e prometteus­e doit encore gagner en stabilité pour être adoptée largement. En attendant, pour rendre cette technologi­e populaire auprès du grand public, deux designers danois, Monika Seyfried et Cyrus Clarke, ont eu l’idée, avec leur projet « Grow Your Own Cloud », de transforme­r une boutique de fleurs en outil de prévisuali­sation d’un centre de données du futur ■

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