Nos données stockées grâce à un ADN reconstitué
C’est un de nos biens les plus précieux et – en même temps – un des plus abondants. « La sphère des données numériques créées par l’humanité était estimée en 2018 à trente-trois mille milliards de milliards de caractères (octets), c’est du même ordre que le nombre estimé de grains de sable sur terre, estime l’Académie des technologies. Il peut s’agir de données industrielles, de communications avec nos collègues et amis avec qui nous pouvons échanger des livres, vidéos et photos. »
Ce n’est qu’un début, car ce nombre augmente d’un facteur mille tous les vingt ans. Or, note la société savante,« une part majoritaire de ces données est aujourd’hui stockée dans des centres de données, ce qui pose des problèmes croissants d’approvisionnement en ressources ». L’Académie recommande donc d’étudier le stockage de données sur un ADN reconstitué, comme a commencé à s’y employer Microsoft en 2019, en mettant au point avec l’université de Washington un disque dur (photo) fonctionnant à partir d’ADN reconstitué. Le langage binaire (0 et 1) y est, grâce à un algorithme, transcodé en langage s’appuyant sur les symboles des nucléotides (A, C, G et T), ce qui permet un stockage bien plus dense. Un doux rêve ? « Un seul gramme d’ADN pourrait stocker l’ensemble des connaissances générées par les humains en une année », note l’institut Gartner, qui explique que cette technologie prometteuse doit encore gagner en stabilité pour être adoptée largement. En attendant, pour rendre cette technologie populaire auprès du grand public, deux designers danois, Monika Seyfried et Cyrus Clarke, ont eu l’idée, avec leur projet « Grow Your Own Cloud », de transformer une boutique de fleurs en outil de prévisualisation d’un centre de données du futur ■