« En 2021, il faudra augmenter les actions et obligations asiatiques »
N’est-il pas trop tard pour revenir sur les actions? C’est plus difficile aujourd’hui de revenir sur les marchés que lors des crises précédentes, compte tenu des niveaux de valorisation atteints. Il faut s’attendre à des prises de bénéfices. Tout ne va pas monter : il faut être sélectif et moins jouer les indices. Et il en sera de même en 2021. La rotation sur les «values» s’impose d’elle-même? Non. Il y a eu un phénomène de rattrapage mais les conditions ne sont pas réunies pour une rotation durable. Et là encore, s’il reste du potentiel sur certains secteurs (services aux collectivités, santé), d’autres resteront sous tension (banque, énergie…). Que recommandez-vous? De toujours privilégier, dans le contexte de taux bas et de retour des économies « à la normale », les actions et en particulier les titres d’entreprises engagées dans la neutralité carbone. En second lieu, d’identifier les sociétés, notamment européennes, qui profiteront des infrastructures « vertes ». Il faudra aussi toujours avoir de la tech en portefeuille. Et surtout, renforcer son exposition aux actions et obligations d’Asie, et notamment de Chine, les grands gagnants de la crise. Les premières vont bénéficier de la dynamique de croissance de la zone (2 % en 2020 et 8 % en 2021 attendus en Chine) et les secondes de l’affaiblissement du dollar et de l’intégration des titres chinois dans les grands indices obligataires. A contrario, les États-Unis vont être de plus en plus challengés, et la surperformance de leur marché apparaîtra moins évidente. Enfin, pour compenser la baisse généralisée des rendements attendus sur les marchés actions et obligataires, il faudra se tourner davantage vers des placements alternatifs (infrastructure, private equity…)