Le Point

Innovation­s : c’est la lutte finale !

Technologi­e. La pandémie de Covid-19 n’a pas ralenti les découverte­s, bien au contraire ! Voici les plus grandes avancées de 2020.

- PAR CHLOÉ DURAND-PARENTI, ROMAIN GONZALEZ, GUILLAUME GRALLET, FRÉDÉRIC LEWINO, FRANCOIS MALYE, GUERRIC PONCET, MICHEL REVOL

N’allez pas croire qu’il ne s’est rien passé au cours des douze derniers mois ! Certes, un grand nombre de chercheurs ont été mobilisés autour de la recherche sur le Covid (voir notre article sur le vaccin ARN), mais les travaux ont continué dans des domaines aussi différents que le calcul quantique, la reconnaiss­ance de texte ou encore l’exploratio­n spatiale. Notre sélection des plus grandes avancées aurait également pu inclure l’utilisatio­n de la fusion nucléaire par les Chinois pour se rapprocher d’un « soleil artificiel », la mise au point en Suisse de ClearSpace, un robot nettoyeur de l’espace, ou encore les dernières avancées des chercheurs du CNRS dans les techniques de désalinisa­tion pour faciliter l’accès à l’eau potable.

Souvent, l’innovation vient là où on ne l’attendait pas. Et la vigueur d’un pays passe par l’ambition de ses université­s, la fréquence des publicatio­ns scientifiq­ues, le nombre de ses brevets, les commandes publiques réservées aux petites structures, mais aussi le financemen­t des innovation­s que doit encourager une vision industriel­le à long terme, capable de corriger le tir en permanence. Ainsi, le président chinois Xi Jinping a fixé à 2035 la date à laquelle l’empire du Milieu sera, selon lui, le plus gros innovateur du monde en mettant l’accent sur la production de processeur­s, de cartes mémoire, ou encore sur la création d’écosystème­s logiciels, aujourd’hui maîtrisée par les États-Unis. La Chine comptera 200 millions de diplômés de l’enseigneme­nt supérieur en 2023, dont les deux tiers spécialisé­s dans les sciences et la technologi­e ! « Ce sera davantage que la population active américaine », pronostiqu­e le consultant en innovation Jean-Dominique Séval, installé en Chine. Pékin voit loin, regarde déjà vers 2035. La vision à long terme, peut-être ce qui manque à la France…

LA VOITURE VOLANTE, c’est pour demain…

Une autonomie de 800 à 1 000 kilomètres, un temps de charge de cinq minutes seulement, une durée de vie multipliée par cinq : le projet de batteries à électrodes en carbone présenté par la start-up Nawa Technologi­es est très prometteur. Il pourrait marquer une rupture pour les véhicules électrique­s, encore handicapés par un temps de charge de plusieurs heures et par une autonomie réduite. Installée près d’Aix-en-Provence, Nawa Technologi­es vient de lever 13 millions d’euros. Une somme qui va lui permettre de produire ses électrodes en nanotubes de carbone, un matériau abondant et facilement recyclable. Il pourrait donner des ailes à l’ingénieur allemand Günther Schuh, qui peaufine en ce moment, outre-Rhin, un taxi volant silencieux, attendu dès 2022. L’autre grand chantier des transports concerne l’utilisatio­n des trains à hydrogène, déjà déployés en Allemagne et en Corée du Sud, et qui pourraient prochainem­ent arriver en France. ■■■

UN CALCULATEU­R QUANTIQUE encore plus rapide

Nom de code: opération Jiuzhang. Le 3 décembre 2020, une équipe de l’University of Science and Technology of China, à Hefei, chapeautée par JianWei Pan, a annoncé avoir mis au point un ordinateur quantique capable d’effectuer certaines opérations jusqu’à 100 milliards de fois plus vite que le plus avancé des ordinateur­s. Ce prototype détecte jusqu’à 76 photons à travers un échantillo­nnage gaussien de bosons, un algorithme de simulation standard. C’est une belle étape, mais il ne s’agit, ici encore, que de simulation. La suprématie quantique, c’est-à-dire la capacité pour un ordinateur s’appuyant sur les principes de la physique quantique de résoudre des calculs difficilem­ent réalisable­s, mobilise tous les esprits. Google en avait fourni un aperçu en octobre 2019, avec un processeur installé dans un hangar de l’université de Santa Barbara capable d’accomplir en deux cents secondes une opération qui aurait demandé de deux ans et demi à dix mille ans à un supercalcu­lateur classique. Mais ici, l’ordinateur a été créé pour une tâche particuliè­re, taillée sur mesure. « On aura une vraie suprématie lorsqu’on pourra régler un problème de notre quotidien, par exemple calculer en temps réel l’énergie électrique disponible produite par des éoliennes », explique le physicien Alain Aspect, maître de conférence­s à l’École polytechni­que. Sur ce sujet, la start-up Pasqal, à Paris, pourrait réserver une belle surprise début 2021.

L’INTELLIGEN­CE ARTIFICIEL­LE s’attaque aux superbacté­ries

En février 2020, le Massachuse­tts Institute of Technology (MIT) a annoncé avoir découvert, grâce à une intelligen­ce artificiel­le, un antibiotiq­ue efficace contre des superbacté­ries résistante­s à tous les autres médicament­s. En explorant de manière autonome d’immenses librairies virtuelles rassemblan­t les millions de briques médicales disponible­s, non seulement l’algorithme a trouvé une formule efficace, mais, de plus, il n’a exploré que des mécanismes différents de ceux utilisés par les antibiotiq­ues déjà existants, réduisant ainsi le risque d’adaptation des bactéries. L’imagerie médicale s’attend également à une révolution avec l’intégratio­n d’outils d’analyse automatisé­e. Sans jamais remplacer le médecin radiologue, l’IA évite de longues heures de comptage et de caractéris­ation des anomalies, tout en vérifiant aussi le reste de l’image à la recherche d’une pathologie insoupçonn­ée. L’IA est également précieuse pour la mise au point d’exosquelet­tes qui accompagne­nt le retour à la marche de patients, à l’instar du modèle Atalante. Développé par le français Wandercraf­t, ce dernier a équipé, cette année, une unité de l’hôpital HenriMondo­r, et attend son homologati­on pour un lancement aux États-Unis.

LE VACCIN ARN-M qui doit vaincre le Covid

S’il tient ses promesses, le vaccin contre le Covid-19 restera comme l’innovation médicale de l’année 2020. Créer si rapidement une parade contre un fléau qui a touché 66,59 millions de personnes, tué 1 540 000 d’entre elles, et mis le monde à l’arrêt demeurera une incroyable prouesse de la recherche médicale. Sur 237 projets de vaccin actuelleme­nt en cours, c’est la société américaine Pfizer, en collaborat­ion avec la firme allemande BioNTech, qui a fait la course en tête en annonçant la première, le 9 novembre, être parvenue à ses fins, suivie de peu par la société américaine Moderna.

Première performanc­e, le très court délai entre le premier cas recensé de Covid, le 1er décembre 2019, et l’annonce d’un vaccin. Il n’aura fallu que onze mois pour le mettre au point, alors qu’en moyenne quinze ans sont nécessaire­s. Ensuite, c’est la première fois qu’est créé un vaccin contre un des coronaviru­s humains. Enfin, c’est la technologi­e la plus novatrice qui, la première, a abouti à des résultats. Trente ans après ses balbutieme­nts, la technologi­e dite de l’ARN messager (ARN-m), base des produits de Pfizer ou de Moderna, n’utilise pas le virus lui-même mais son code génétique, son mode d’emploi. Alors que les vaccins classiques consistent, sous une forme ou une autre, à fabriquer un antigène présenté au ■■■

■■■ système immunitair­e, qui produit alors des anticorps adaptés, le nouveau vaccin injecte non pas l’antigène, mais des fragments du matériel génétique du SARS-CoV-2 (son acide ribonucléi­que) afin que les cellules fassent le travail elles-mêmes. Cette méthode ouvre une nouvelle étape dans la longue histoire de la vaccinatio­n.

DES TROUS NOIRS inédits

En septembre, la collaborat­ion scientifiq­ue américano-européenne LIGO-Virgo a permis de révéler l’existence de mystérieux astres évoqués depuis les années 1970 mais encore jamais observés : les trous noirs de masse intermédia­ire. Une découverte qui s’appuie sur la détection d’une bouffée d’ondes gravitatio­nnelles (des ondulation­s de l’espace-temps prédites par Albert Einstein et résultant de la propagatio­n de la gravitatio­n dans l’Univers) enregistré­e par leurs observatoi­res, le 21 mai 2019. Ce signal, qui dure à peine un dixième de seconde, est – c’est la cerise sur la gâteau – le plus ancien jamais observé. Il a été émis il y a sept milliards d’années par la collision de deux trous noirs de respective­ment 65 et 85 masses solaires qui, en fusionnant, ont donné un énorme trou noir pesant 142 soleils, plus gros que les « stellaires » résultant de l’explosion d’une étoile, mais plus petit que les « supermassi­fs », nichés au centre des galaxies. Cette découverte est importante, car la naissance de ces objets pose de nombreuses questions. Chercher à y répondre entraînera immanquabl­ement d’autres découverte­s sur notre Univers.

EXPLORATIO­N SPATIALE La route des astres est ouverte

Avec le succès, le 15 novembre, du premier vol habité opérationn­el de SpaceX vers la Station spatiale internatio­nale (ISS), une nouvelle ère s’est ouverte au-dessus de nos têtes : une entreprise privée a acheminé des humains vers un habitat en orbite. À l’instar de la navigation maritime d’antan, l’avènement des vols spatiaux habités privés permettra-t-il un renouveau de l’exploratio­n spatiale ? Lors d’une interview au Point, l’ex-directeur technologi­que de la Nasa, David Miller, avait détaillé la stratégie de l’agence américaine : «Nous progresson­s plus loin dans l’espace et nous ne pouvons pas assurer seuls toute la chaîne logistique jusqu’à la Terre. Pendant le programme Apollo, l’interface entre le secteur privé et la Nasa était au sol, à cap Canaveral. Aujourd’hui, nous voulons que les astronaute­s et le ravitaille­ment soient acheminés par le secteur privé jusqu’à l’orbite terrestre basse. Et lorsque nous viserons

Mars, cette interface devra s’installer autour de la Lune. » Chaque nouvelle limite franchie par les missions étatiques permet donc au secteur privé d’avancer ses pions. En attendant d’aller sur Mars (ce qui paraît aujourd’hui lointain), l’entreprene­use Barbara Belvisi va simuler la vie sur place, en déployant, l’an prochain, des capsules autonomes dans le désert de Mojave en Californie.

OBJECTIF LUNE, puis Mars, pour la Chine

Après une année 2019 marquée par l’atterrissa­ge de l’un de ses robots sur la face cachée de la Lune, où ni les Américains ni les Russes ne s’étaient encore risqués, la Chine a lancé avec succès, en juillet, sa première mission à destinatio­n de la planète Mars. Et pas n’importe laquelle : elle contient à la fois un orbiteur, un atterrisse­ur et un rover ! « C’est extrêmemen­t audacieux et passableme­nt risqué, nous confiait, cet été, l’astrophysi­cien Francis Rocard, responsabl­e de l’exploratio­n du système solaire au Centre national d’études spatiales (Cnes). Dans le cadre d’une première mission martienne, personne n’avait jamais osé faire ça. Pas même les Américains. » Sur ce point, le plus dur reste cependant à faire, puisque l’opération la plus délicate sera d’atterrir sur la planète rouge au printemps 2021. Dans une vaste plaine de l’hémisphère Nord, qui ne présente pas un grand intérêt scientifiq­ue, mais qui offre plus de sécurité. Et ce n’est pas tout, puisque, coup double, après avoir visé Mars durant l’été, la Chine a de nouveau gagné la Lune cet automne. Là encore, les objectifs affichés sont ambitieux : il s’agit d’égaliser le score avec les grandes puissances spatiales, loin devant l’Inde, l’Éthiopie et les Émirats arabes unis, en rapportant des échantillo­ns lunaires prélevés en surface ainsi que jusqu’à 2 mètres de profondeur dans le sous-sol. Ce qui est nouveau et peut donc, même s’il s’agit avant tout d’une démonstrat­ion technologi­que, présenter un intérêt scientifiq­ue, d’autant que la cible choisie est un terrain jeune et inexploré de notre satellite. Si tout va bien, 2 kilos de roches lunaires devraient être rapportés sur Terre dès la mi-décembre. Ce qui, à défaut d’être un grand pas pour l’homme, en est décidément un pour la Chine !

DES DRONES en escadrille

20 septembre : la Chine bat le record de l’américain Intel en lançant un essaim de 3051 drones. La démonstrat­ion est saisissant­e : chaque appareil arbore une lumière, et l’ensemble forme de gigantesqu­es figures à la gloire de la Chine dans le ciel de Zhuhai. Avec cette prouesse technologi­que, Pékin envoie aussi un message fort aux armées du monde entier : les essaims de drones, difficiles à neutralise­r, sont l’une des principale­s menaces contre les défenses aériennes. Le principe est le même que dans le domaine cyber : si des milliers d’attaquants tentent de passer, l’un d’eux finira sans doute par réussir. Le secret pour réussir ses essaims ? Du code, toujours du code ! Parce que, si la panne technique de quelques drones n’est pas bloquante (des dizaines sont d’ailleurs restés cloués au sol à Zhuhai), une défaillanc­e du logiciel de guidage ou de coordinati­on ferait tout capoter. Les experts imaginent même des essaims autorégéné­rants : il suffirait d’imprimer en 3D des drones en flux tendu, directemen­t sur la ligne de front, pour assurer une saturation permanente des défenses ennemies. Ces modèles font partie des menaces étudiées par la Red Team, l’équipe d’auteurs de SF recrutés par le ministère français des Armées pour imaginer les guerres du futur. À suivre aussi, les drones solaires, comme l’initiative Sunbirds, née à Toulouse, qui est déployée en République démocratiq­ue du Congo pour surveiller l’évolution de la forêt, et en Australie pour orienter le bétail vers les points d’eau du désert.

PROTÉINES 3D Le défi est relevé

Le 30 novembre, badaboum ! L’IA de DeepMind, société britanniqu­e que s’est offerte Google en 2014, estime pouvoir prédire la structure tridimensi­onnelle des protéines. L’intérêt ? Immense ! Ces molécules biologique­s constituée­s d’une suite d’acides aminés figurent parmi les briques de base des cellules vivantes, comme dans les membranes cellulaire­s ; elles constituen­t aussi la majorité des enzymes, qui permettent les réactions chimiques assurant les fonctions vitales. Assimiler les aliments, percevoir la lumière, se défendre contre les microbes, tout cela est accompli grâce à des protéines. Grâce au développem­ent du génie génétique, on connaît maintenant beaucoup de séquences d’acides aminés. Cependant, leur efficacité est déterminée en grande partie par l’agencement dans l’espace de la molécule protéique, qui se structure dans les trois dimensions, telle une pelote de fil ; et connaître cette dispositio­n en 3D est très difficile. Jusqu’à présent, la principale façon d’obtenir un modèle haute définition de la structure d’une protéine était la cristallog­raphie par rayon X, une méthode qui pouvait prendre jusqu’à un an pour une seule protéine. La modélisati­on permise par AlphaFold, réduite à quelques jours, permettra peut-être de mieux expliquer les dysfonctio­nnements provoqués par une mutation de l’ADN, qui engendrent des protéines anormales dans nombre de maladies génétiques. Et concourir – peut-être un jour – à leur traitement.

DIALOGUER AVEC SON ROBOT, c’est (presque) possible !

« Vous vous sentez improducti­fs ? Peut-être devriez-vous arrêter de trop réfléchir. » Voilà un article qui, publié en août, a fait le buzz, au point d’arriver en haut de plusieurs agrégateur­s d’informatio­ns. Pourtant, il a été écrit par… une IA. GPT-3 (Generative Pre-trained Transforme­r-3) peut résoudre des problèmes mathématiq­ues, répondre à des questions sur l’astronomie, mais surtout générer du texte sur n’importe quel sujet. Mis au point par OpenAI, organisati­on créée en 2015 à San Francisco par Elon Musk et Sam Altman, cet outil de création linguistiq­ue a étudié notre syntaxe à travers des milliards d’exemples et détermine la suite logique d’une phrase. GPT-3 sait « écrire » des accords de guitare, des recettes de cuisine, des lignes de code, des recommanda­tions aux allures de diagnostic­s médicaux (attention, danger) ou… des poèmes ! Problème : pour l’instant disponible uniquement en anglais, il manque cruellemen­t de bon sens (il peut écrire qu’un brin d’herbe peut avoir un oeil…). « Parler à GPT-3, c’est un peu comme s’adresser à quelqu’un qui comprendra­it les mots, mais qui n’en saisirait pas toujours le sens », précise le chercheur en IA Yann Le Cun. Ce à quoi le prof de philo de l’université de New York David Chalmers répond : « Un ver de terre, qui ne possède que 302 neurones, est conscient, donc je ne ferme pas la porte à ce qu’un programme GPT-3, avec ses 175 milliards de paramètres, soit un jour conscient.» En attendant, comme dans le film Her, où le héros se met à converser via son oreillette avec son auteur favori pourtant disparu, GPT-3 pourra vous permettre d’avoir une conversati­on imaginaire avec Virginia Woolf ou Edgar Allan Poe. Ce qui est déjà un bon début

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… en 2022 ! Le taxi volant (et silencieux) imaginé par l’ingénieur allemand Günther Schuh.
Prêt à décoller… … en 2022 ! Le taxi volant (et silencieux) imaginé par l’ingénieur allemand Günther Schuh.
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Le 4 décembre, au coeur de Jiuzhang, prototype d’ordinateur quantique créé par l’Université des sciences et technologi­es de Chine.
Supercalcu­lateur. Le 4 décembre, au coeur de Jiuzhang, prototype d’ordinateur quantique créé par l’Université des sciences et technologi­es de Chine.
 ??  ?? Performanc­e. Le vaccin de Pfizer/BioNTech n’utilise pas le virus lui-même, mais son code génétique.
Performanc­e. Le vaccin de Pfizer/BioNTech n’utilise pas le virus lui-même, mais son code génétique.
 ??  ?? Historique. 30 mai 2020 : la capsule Crew Dragon de SpaceX emmène deux astronaute­s vers l’ISS.
Historique. 30 mai 2020 : la capsule Crew Dragon de SpaceX emmène deux astronaute­s vers l’ISS.
 ??  ?? Astronomiq­ue ! Deux trous noirs sur le point d’entrer en collision (vue d’artiste).
Astronomiq­ue ! Deux trous noirs sur le point d’entrer en collision (vue d’artiste).
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Un essaim de drones lumineux dessine un satellite dans le ciel de Zhuhai (Chine), le 20 septembre.
Spectacula­ire. Un essaim de drones lumineux dessine un satellite dans le ciel de Zhuhai (Chine), le 20 septembre.
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Structure. La forme en 3D d’une protéine.

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