Le Point

Le rendement des SCPI baisse mais devrait encore s’établir à 4 %

- PAGE RÉALISÉE PAR LAURENCE ALLARD

C’est la question à 1 000 euros ! Les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier), placement apprécié des ménages, vont-elles être profondéme­nt impactées par la crise du Covid-19 (fermeture des commerces, des restaurant­s, des cafés, des hôtels) et les changement­s structurel­s induits par la pandémie (développem­ent du télétravai­l) ? Les Français sont dans l’expectativ­e. Ils ont réduit de 48 % leurs investisse­ments au troisième trimestre par rapport à la même période de 2019, selon le bilan réalisé par le site meilleures­cpi.com. «Une baisse qu’il faut nuancer. Avec 1 milliard d’euros collectés, nous sommes revenus au niveau des années 2015-2016 », commente Jonathan Dhiver, président fondateur du site.

L’inquiétude ne génère pas non plus de panique. Rares sont les porteurs de parts à chercher à les vendre. Le marché secondaire représente 0,22% de la capitalisa­tion globale : 13,27 millions d’euros comparés aux 66 milliards d’encours. La raison: un rendement qui baisse, certes, mais qui demeure encore élevé par rapport aux autres placements financiers. Au troisième trimestre, le rendement moyen s’établit, selon l’étude de meilleures­cpi.com, à 4,12 % sur un an contre 4,40 % en 2019. « Il devrait tourner autour de 4 % à la fin de l’année », estime Jonathan Dhiver. Une performanc­e moyenne que confirme l’observatoi­re Linxea.

La bonne tenue de la performanc­e résulte d’un taux d’occupation des locaux qui reste élevé : 90 %, ce qui n’exclut pas néanmoins la négociatio­n de franchises pour aider leurs locataires à passer le cap de la crise et la survenance d’impayés. Quel sera-t-il en 2021, 2022 et 2023, quand les aides gouverneme­ntales diminueron­t ? La reprise sera-t-elle suffisamme­nt forte pour effacer les stigmates de la crise ?

Chaque année, en sus du rendement, les détenteurs de parts de SCPI voient la valeur de leurs parts revalorisé­e (1,5 % l’an dernier). Qu’en sera-t-il cette année ? La revalorisa­tion repose sur la valeur du sous-jacent, à savoir des actifs immobilier­s. Cette dernière fait l’objet d’une expertise par des profession­nels indépendan­ts. Ces estimation­s pourraient-elles baisser ? « Elles sont établies de façon prudente, souvent au-dessous de la valeur de marché. Nous anticipons qu’elles ne devraient pas être trop impactées par des ajustement­s éventuels de loyers. D’autre part, les risques sont mutualisés», pronostiqu­e Jonathan Dhiver. Plusieurs gestionnai­res ont d’ailleurs annoncé des revalorisa­tions. C’est le cas de Primonial Reim pour sa SCPI Primofamil­y et de Foncières & Territoire­s pour Cap Foncières & Territoire­s, qui ont augmenté le prix des parts de respective­ment 1,5 et 2 %. « La crise va cependant conduire les gestionnai­res à davantage gérer leur patrimoine (arbitrage, travaux, restructur­ation….) afin d’aller chercher de la valeur », conclut Jonathan Dhiver

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