Le Point

Les clés du paradis

- P. G.

Lancée l’été dernier pour célébrer les 40 ans de Taschen, la collection « T40 » réédite des ouvrages prestigieu­x dans un format plus compact et accessible à toutes les bourses (20 euros contre les 150 euros du format XL original). Exemple avec Star Wars. Les archives. Épisodes IV – VI. 1977-1983, centré sur la première trilogie, un Everest d’informatio­ns, de photos inédites et de documents d’origine

Star Wars. Les archives. Épisodes IV- VI. 1977-1983, de Paul Duncan (Taschen, 512 p., 20 €). La bible sur Star Wars

C’est magistral, superbe, intelligen­t, c’est la somme d’une vie. Sept cent soixante pages signées de la grande médiéviste Chiara Frugoni, décryptant le mystère caché dans les célèbres fresques d’Assise. Deux cent trente illustrati­ons, zoomant parfois jusqu’aux infimes détails, viennent étayer ce véritable polar visuel et érudit, et nous rappeler que si les murs ont des oreilles, ils ont aussi, quand Giotto ou Cimabue les peignent, une bouche prête à nous révéler bien des secrets

François. Le message caché dans les fresques d’Assise, de Chiara Frugoni

(Les Belles Lettres, 760 p., 55 €).

L’OTIUM TUÉ PAR LE NEGOTIUM. On se pince : Mathieu Kassovitz, fils d’un réalisateu­r et d’une monteuse de cinéma, qui a fait sa carrière grâce au cinéma, trouve (sur BFM) que « le cinéma n’est pas essentiel » et que, de toute façon, « vous avez la télé à la maison ». Piétinant le désespoir de celles et ceux qui sont moins protégés que lui, et développan­t une conception assez méprisante des aspiration­s humaines. En fait, non, on ne se pince pas : on commence à être habitués à la lumière aveuglante diffusée par ce phare du complotism­e, qui n’a semble-t-il jamais quitté, du moins dans sa tête, Le Bureau des légendes. Passons. La « culture pas essentiell­e » (en tout cas moins, dirait-on, que dix sortes de ketchup dans un supermarch­é), on va en bouffer. C’est la petite musique populiste du moment. C’est aussi, hélas, oublier un savoir romain qui a fait ses preuves : l’être humain a autant besoin de negotium (les affaires, le travail, le « négoce ») que d’otium, le temps du loisir, de la contemplat­ion, du frottement avec l’art qui produit tant d’étincelles. C’était même, selon les Romains, la condition de la vraie liberté. Loin, très loin d’un divertisse­ment improducti­f

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