On les appelait les « amazones de l’air »

Le plus grand exploit de l’aviatrice Adrienne Bolland ( photo, àg.)estd’ a voir atteint l’âge de 79 ans! Pas un homme ne prit autant de risques qu’elle à une époque où un avion n’était encore qu’un ballot de toiles et de ferrailles. Rien n’était prémédité dans son entreprise. Venue à Buenos Aires pour présenter le biplan G3 de son employeur, René Caudron, elle est accueillie par la presse locale qui lui demande si elle est là pour tenter la traversée de la cordillère. Par pure bravade, elle répond par l’affirmative, alors qu’elle sait son biplan incapable d’ affronter l’ altitude et les vents monstrueux de la chaîne montagneuse. Malgré les supplications de ses amis argentins, elle s’envole le

1er avril 1921 de Mendoza, sans carte ni instrument de vol. Elle se retrouve vite congelée sur son siège. Elle cherche un passage dans la mur aille de glaces, de roches et de pics qui se dresse devant elle. Miracle, une trouée apparaît, elle y glisse son appareil secoué comme une noix de coco dans la main d’un gorille. Adrienne aperçoit un lac en forme d’huître. Elle est stupéfaite; la veille, une Française inconnue l’avait abordée : « À un moment, vous serez dans le fond d’une vallée qui tourne à droite, il y aura un lac de la forme d’une huître, vous aurez envie de tourner à droite. Il ne faut pas. Les montagnes sont plus hautes que vous ne pouvez monter. C’est à gauche.» L’aviatrice se risqueàsuivrececonseilimprobable.Aprèstroisheures de vol, Adrienne Bolland se pose à Santiago, au Chili. Quinze ans plus tard, c’est une autre amazone de l’air, Maryse Bastié (photo, à dr.), qui triomphe, à Natal, au Brésil. Elle est la première femme à traverser l’Atlantique Sud. Elle aura tout surmonté : décès de son fils et de son mari aviateur, fermeture de son école de pilotage. Des collègues masculins lui viennent en aide, dont Mermoz, qui, un peu avant de mourir, l’avait emmenée en reconnaissance au-dessus de l’Atlantique

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