Le vaccin antidéprime signé Pixar !
Pixar a encore frappé fort. Avec Soul, leur dernier-né, les studios à la petite lampe offrent non seulement un antidote à la morosité ambiante, mais surtout un véritable chef-d’oeuvre de cinéma, sûrement leur plus belle réussite à ce jour. L’histoire, c’est celle de Joe Gardner, un modeste professeur de musique et pianiste de jazz, qui rêve de jouer dans le meilleur club de New York, le Half Note, pour accompagner Dorothea Williams, saxophoniste de talent. Mais voilà, le jour où Joe décroche enfin une place dans le célèbre quartet, il meurt accidentellement en tombant dans une bouche d’égout. Le voici ainsi propulsé dans le Grand Avant, un lieu magique et éthéré où les jeunes âmes peaufinent leur nature et leur personnalité afin d’être parées pour leur arrivée sur Terre. Joe y fait la connaissance de 22, une âme espiègle et pleine d’esprit qui refuse de s’associer à une enveloppe corporelle. Devenu son mentor, le héros voit en elle la possibilité de revivre s’il parvient à lui donner envie d’exister sur notre planète. Du groove de Greenwich Village aux confins de la conscience, Soul nous invite à un voyage métaphysique à la fois drôle et émouvant. Après Monstres & Cie, Là-haut et ViceVersa, Pete Docter, meilleur cinéaste de l’écurie Pixar, réussit le nouveau tour de magie de questionner notre rapport au monde. Si on regrette de ne pas voir cette merveille sur grand écran, quel bonheur de swinguer sur les compositions géniales de Trent Reznor, Atticus Ross et Jon Batiste… Un petit supplément d’âme dont on avait bien besoin !
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Soul, de Pete Docter, Kemp Powers. Disponible sur Disney +.
On l’a connue actrice, face à la caméra de Laetitia Masson, de Benoît Jacquot, de François Ozon, ou de sa soeur Maïwenn. Et réalisatrice, depuis Demi-tarif, un premier film qu’elle écrivit à l’âge de 16 ans, racontant la parenthèse rêveuse et noire de trois enfants abandonnés à eux-mêmes. C’est encore une fratrie qu’elle invente dans un conte jeunesse grave et lumineux, nourri des terreurs et des éblouissements de l’enfance. Isild Le Besco imagine six frères, qui ont toujours vécu dans l’insouciance grâce à une mère aimante. Un jour, elle disparaît par leur faute. Pour la retrouver et, avec elle, la douceur du monde, ils vont devoir partir à la découverte d’eux-mêmes, comme de la nature qui les entoure. À chacun son don et sa place auprès des autres, découvriront-ils. Un récit d’apprentissage inventif et tendre ■