Le Point

Et les hommes, dans tout ça ?

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En 1992, difficile de passer à côté de la publicité Calvin Klein montrant Mark Wahlberg photograph­ié en noir et blanc par Herb Ritts. On y voyait le jeune acteur-chanteur moulé dans un boxer blanc, regardant l’objectif en se tenant le « paquet ». Il y aura un avant et un après. D’une pièce utilitaire, la lingerie masculine devient un vêtement de séduction, et l’homme est à son tour érotisé. Avec les canons qui vont avec : David Beckham en boxer pour

H & M, Cristiano Ronaldo en slip pour Armani, l’équipe de football italienne chez Dolce & Gabbana, Camille Lacourt chez HOM…

Des beautés normées, dignes des sculptures de l’Antiquité. Des corps blancs, affutés, sans poignées d’amour, sans cellulite ni gras qui dépasse. Mais le boom du secteur ces dernières années a permis de remettre en question les canons. L’un des précurseur­s ? Les suédois de CDLP, qui mettent en avant une « masculinit­é consciente » au casting plus inclusif. « Quand nous avons lancé la marque en 2016, les grands noms du secteur véhiculaie­nt tous la même image stéréotypé­e : un homme photograph­ié en noir en blanc, le regard sexy, le corps huilé et les muscles saillants. Tout se ressemblai­t, il n’y avait eu aucune innovation depuis dix ans, estime Christian Larson, cofondateu­r et auteur des campagnes. Nous avons cherché à représente­r les hommes de façon plus honnête, plus réelle, plus diverse aussi sur l’âge, le corps, l’ethnicité. Je ne choisis aucun mannequin profession­nel, seulement mes amis pour montrer qu’être sexy, ce n’est pas seulement une question de muscles, mais aussi de personnali­té. »

En France, Le Slip français propose un casting avec des morphologi­es, des têtes, des âges divers. Pour que puissent se reconnaîtr­e les adeptes des abdominaux façon tablette de chocolat, mais aussi ceux qui préfèrent en manger.

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