Le Point

L’URGENCE ÉCOLOGIQUE N’ATTEND PAS

NOUS CRÉONS, EN FRANCE, LE CHAMPION MONDIAL DE LA TRANSFORMA­TION ÉCOLOGIQUE !

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Il y a cinq ans, l’Accord de Paris était signé dans l’enthousias­me. Depuis, la trajectoir­e de réduction des émissions de gaz à effet de serre n’est pas tenue. Les pollutions se multiplien­t, la biodiversi­té continue de décroître, et les ressources se raréfient.

Alors il faut avoir la lucidité de le reconnaîtr­e : même si la volonté d’agir était sans faille, il manquerait encore l’essentiel – des acteurs qui aient l’envergure suffisante pour faire basculer l’économie vers le développem­ent durable.

Face aux géants de la pollution, il faut un géant de la dépollutio­n. Ce sont aujourd’hui des grands groupes industriel­s, des États ou des mégapoles qui, en répondant aux besoins croissants des population­s, contribuen­t massivemen­t aux dérèglemen­ts écologique­s. Pour transforme­r leurs activités et en réduire l’impact, ils doivent pouvoir compter sur des partenaire­s puissants dont la capacité d’interventi­on est comparable à la leur.

Suez et Veolia sont les deux plus grands opérateurs internatio­naux de la transforma­tion écologique. Mais chacun seul, en face de ces géants, ne fait pas le poids – songeons que la capitalisa­tion boursière du leader de l’industrie chimique est au moins trois fois celle de Veolia, et celle des grands groupes pétroliers est encore bien supérieure. L’union des forces entre Suez et Veolia changerait la donne.

Parce que la taille fait la différence entre un prestatair­e et un partenaire aux yeux de géants qui ont conscience de la nécessité de changer, mais qui ne trouvent pas d’interlocut­eur capable d’agir avec eux, sur tous les continents, et sur toutes les dimensions de leur impact environnem­ental.

La taille permet d’apporter des solutions à des problèmes environnem­entaux qui n’en n’ont pas encore, parce qu’elle permet d’investir plus, d’innover mieux, d’inventer davantage. Nous pourrons unir nos talents, et ne pas simplement additionne­r l’intelligen­ce mais la démultipli­er, pour trouver des solutions inédites et plus efficaces.

La taille permet de peser dans le débat sur la réglementa­tion, notamment du prix du carbone. Pour sortir de l’opposition entre entreprise­s et associatio­ns, quoi de mieux qu’un opérateur capable de traduire les exigences légitimes des secondes en solutions concrètes pour les premières ?

La taille permet enfin de défendre un savoir-faire né en France et un modèle désormais européen, fondé sur le partenaria­t, face à des concurrent­s chinois ou américains qui émergent avec leur propre modèle. Grandir, ce n’est pas seulement leur échapper, c’est les devancer.

Ce changement de taille est une chance pour la France. Au-delà de la souveraine­té française, l’économie et l’emploi français seront gagnants. Depuis deux siècles, la France est un leader écologique. Acteur clé de la COP21, inventeur du service public de l’eau et des partenaria­ts public-privé, notre pays a donné forme et vie à ce secteur. Devrait-il renoncer à le réinventer pour le faire fructifier et en développer les bienfaits au moment où on en a le plus besoin ?

Ce changement de taille, parce qu’il sera fondé sur ce modèle européen et cette culture partenaria­le, permettra de préserver la spécificit­é de la relation entre l’opérateur et les territoire­s. Il apportera ainsi au plan local une expertise renforcée par la combinaiso­n des compétence­s des deux entreprise­s.

Face à l’enjeu et face à l’urgence, il nous faut former des géants capables d’entraîner le monde vers un autre modèle, pour faire de la transforma­tion écologique la force motrice du nouveau capitalism­e. Tel est le sens de la fusion entre Veolia et Suez. Antoine Frérot, Président-directeur général

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