Olvid, le Frenchy qui défie WhatsApp
C’est devenu le sujet du moment. Vers quelle messagerie se tourner ? WhatsApp a semé la panique chez de nombreux utilisateurs en annonçant le partage de ses données avec Facebook. Certes, la décision a été repoussée au dernier moment, mais elle apparaît inéluctable. Or il n’y a pas de « fatalité WhatsApp » (voir notre guide des messageries sécurisées sur lepoint.fr). Qui a déjà essayé Threema, une messagerie intéressante née en Suisse ? La France a de son côté vu naître Citadel, mise au point par Thales, ou encore Skred. Mais on aurait tort de prendre de haut Olvid (« oublié », en espagnol). Thomas Baignères, né à Lausanne il y a quarante-trois ans d’un père français et d’une mère suisse, a mis au point une application disponible sur iOS et Android. Son équipe d’une dizaine de personnes installée à Paris a réussi à convaincre 100 000 personnes d’utiliser sa messagerie. Petit bémol : elle n’est pas encore accessible en open source. « Nous nous engageons à le faire cette année », assure Thomas Baignères. Autre originalité : les appels sont payants – 4,99 euros au maximum pour l’offre illimitée. « Grâce à cette source de financement, nous ne revendons aucune donnée personnelle. Chaque individu, chaque entreprise doit rester intégralement propriétaire de ses données. C’est fondamental pour sa liberté », explique ce titulaire d’une thèse en cryptographie, délivrée par l’École polytechnique fédérale de Lausanne, et père de trois enfants. Thomas Baignères a eu l’idée d’Olvid avec le chercheur passé par l’Inria et Berkeley Matthieu Finiasz, « un ami de vingt ans », aujourd’hui directeur technologique d’Olvid. Le duo arrivera-t-il à séduire Emmanuel Macron, qui a longtemps été accro à Telegram ? ■