Le Point

Évasion/auto : les routes secondaire­s

Délaissées au profit des autoroutes, certaines routes secondaire­s méritent pourtant le détour. Une invitation à (re)découvrir la France d’à côté.

- PAR YVES MAROSELLI

Du Puy-de-Dôme à la Corrèze

Délestée d’une grande partie de son trafic par l’autoroute A89, dont la constructi­on s’est étalée de 1991 à 2018, la nationale 89 existe pourtant encore bel et bien, passant au plus près des volcans d’Auvergne entre Clermont-Ferrand et Laqueuille. Elle continue ensuite une bonne dizaine de kilomètres vers l’ouest et la Corrèze, avant d’être déclassée en départemen­tale 1089 à quelques encablures d’Ussel. Le paysage est superbe de bout en bout, d’abord vallonné et constitué de riches pâturages, puis couvert d’une végétation de plus en plus dense à mesure que l’on s’enfonce en terre corrézienn­e, d’Ussel à Brive-la-Gaillarde en passant par Tulle. La région est aussi riche de spécialité­s culinaires, de la potée auvergnate à la caillette, sans oublier la flognarde aux pommes pour une pause sucrée.

LE PARCOURS

175 km en 2 h30 de Clermont-Ferrand à Brive-la-Gaillarde.

L’ÉTAPE

À Brive-la-Gaillarde, le Château de Lacan, à partir de 128 € la nuit, hotelchate­aulacan.fr.

LA BONNE VOITURE

Fort de 300 ch, le Peugeot 3008 Hybrid4 propose des performanc­es élevées mais se montre aussi capable d’affronter toutes les intempérie­s grâce à ses 4 roues motrices. Ses 59 km d’autonomie électrique lui permettent, en outre, de traverser les villages en silence et sans émettre le moindre gaz d’échappemen­t.

Au fil de la Loire

Plutôt que de se contenter de l’apercevoir de loin en loin depuis l’autoroute A85, inaugurée en 1997, pourquoi ne pas aller au plus près de la Loire en empruntant le tracé de l’ancienne nationale 152, déclassée en départemen­tale 952 en 2006 ? Ainsi, il est possible de suivre chaque méandre du plus long fleuve de France, qui dessine de somptueuse­s courbes à travers le parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine. Située entre Tours et Angers, la portion la plus spectacula­ire du parcours permet de faire une halte à Saumur en traversant la Loire vers la rive sud. L’occasion de déguster, avant de reprendre la route, un filet mignon de roi rose (porc) ou une géline (volaille), deux spécialité­s régionales réputées.

LE PARCOURS 115 km en 2 heures.

L’ÉTAPE

À Saumur, l’hôtel Anne d’Anjou, à partir de 81 € la nuit, hotel-anneanjou.com.

LA BONNE VOITURE

Une Jaguar F-Type, de préférence à moteur V8 pour les performanc­es que cette mécanique procure, mais surtout pour sa sonorité évoquant celle d’un canot automobile voguant sur le fleuve. Une version cabriolet permettra de profiter plus encore de ces sensations.

La traversée du Morvan

Progressiv­ement désertée depuis les années 1960 et la constructi­on de l’autoroute A6, l’ancienne nationale 6 distille pourtant un charme suranné qui mérite le détour. C’est particuliè­rement vrai pour la portion traversant le massif du Morvan. Pour en profiter, il est recommandé de sortir de l’autoroute à Auxerre et de rejoindre la D606 vers le sud en direction de Vincelles et d’Avallon. Parfois bordée de majestueux platanes dans la plaine, la route se fait plus vallonnée à partir de Rouvray en devenant la D906. Après Saulieu, continuer vers Chalon-sur-Saône en longeant les vignes de Pommard, de Meursault et de Montrachet. En cas de petit creux, il est recommandé de s’arrêter pour déguster des escargots ou des oeufs meurette.

LE PARCOURS 174 km en 2 h 30.

L’ÉTAPE

À Saulieu, La Cimentelle B&B Vassy Étaule, à partir de 112 € la nuit, lacimentel­le.com.

LA BONNE VOITURE

Une sportive comme la Renault Mégane RS, dont il faut se hâter d’apprécier les qualités dynamiques exceptionn­elles avant que celles-ci ne soient rendues inaccessib­les par un barème de malus de plus en plus sévère.

Du Limousin au Quercy

À quoi bon rester sur l’autoroute A20 quand l’ancienne nationale 704 vous tend les bras ? Déclassée en départemen­tale 704 en 1972, cette route débutant à Limoges commence par longer le parc naturel régional Périgord-Limousin pour cheminer vers le sud jusqu’à Saint-Chamarand, au bord du parc régional des Causses du Quercy, à 25 km au nord de Cahors. De Saint-Yrieix-la-Perche à Sarlat-la-Canéda en passant par Angoisse et Montignac-Lascaux, la D704 propose un véritable voyage dans le temps, scandé par des constructi­ons en vieilles pierres – maisons, villages ou même châteaux, comme celui de Hautefort. Là encore, la gastronomi­e locale recèle des trésors, comme l’omelette aux truffes, le foie gras ou l’agneau du Quercy.

LE PARCOURS 197 km en 3 heures.

L’ÉTAPE

À Sarlat-la-Canéda, l’hôtel

Bon Encontre, à partir 92 € la nuit, hotel-sarlat-bonencontr­e.fr.

LA BONNE VOITURE

La Toyota GR Yaris est une petite bombe, à la fiche technique digne d’une authentiqu­e voiture de rallye avec son 3-cylindres de 261 ch et ses 4 roues motrices. Des caractéris­tiques qui en font la monture idéale pour affronter les routes sinueuses du Limousin.

De la Haute-Marne à la Bourgogne

Traversant une partie de ce que les démographe­s appellent la diagonale du vide, zone faiblement peuplée du territoire allant des Ardennes (au nordest) jusqu’aux Landes (au sud-ouest), l’autoroute A31, dont l’ouverture date de 1966, a asséché de nombreuses portions de nationales comme la N74, descendant de Nancy vers Beaune en passant par Neufchâtea­u, Langres et Dijon. Le parcours se montre propice à l’introspect­ion, en tout cas dans sa première partie, constituée de longues lignes droites sillonnant des paysages désertique­s. Il devient beaucoup plus dense en habitation­s à l’approche de Dijon et jusqu’à Beaune, et offre alors de nombreuses occasions de faire une halte gastronomi­que – qu’il s’agisse d’un goûter de pain d’épice ou d’un vrai plat de résistance, comme un boeuf bourguigno­n ou un lapin à la moutarde

LE PARCOURS

240 km en 4 heures environ, de Nancy à Beaune.

L’ÉTAPE

À Beaune, l’Abbaye de Maizières, à partir de 172 € la nuit, hotelabbay­edemaizier­es.com.

LA BONNE VOITURE

Pour ce voyage, ce pourrait être la DS9, une grande routière conçue pour renouer avec le luxe à la française. Proposée en version essence et hybride, elle promet un confort de référence grâce à ses sièges chauffants, massants et ventilés, isolés de la route par une suspension dont, grâce à une caméra, l’amortissem­ent piloté anticipe les irrégulari­tés de la chaussée.

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