Lévi-Strauss de A à Z

Qui était Claude Lévi-Strauss ? On connaît le père du structuralisme, l’académicien, le théoricien de la « pensée sauvage »… Mais combien sont ceux à s’être aventurés plus loin que Tristes Tropiques dans l’oeuvre du grand ethnologue du XXe siècle? Après Aron et Camus, la collection « Abécédaires des Lumières» nous invite à une rencontre singulière. D’« Académie française » à «Zen», en passant par des entrées aussi surprenantes que « Mollusque », « Houellebecq » et « Tabac », on découvre dans cet abécédaire aux allures surréalistes un penseur souvent drôle, un chineur, mélomane à ses heures, grand esthète, féru d’astrologie et bricoleur. Un homme surpris, au crépuscule de sa vie, de se sentir comme un « hologramme brisé », composé d’un moi réel, vieilli et diminué, et d’un moi virtuel, encore vivace et entier, les deux échangeant dans un curieux dialogue. On devine surtout, au fil des mots, l’acuité d’un regard sur la condition contemporaine, la finitude des ressources, cet Occident ivre de lui-même et de ses valeurs prétendument universelles. Et si Lévi-Strauss (photo) avait vu juste ?

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L’Abécédaire de Claude Lévi-Strauss, textes choisis par Monique Lévi-Strauss et Emmanuelle Loyer, (L’Observatoire, 224 p., 20 €).

Le Chant du bison, d’Antonio Pérez Henares. Traduit de l’espagnol par Anne-Carole Grillot (Hervé Chopin, 496 p., 22 €).

À la croisée de Ken Follett et de Pascal Picq, le mastodonte du journalisme espagnol qu’est Pérez Henares vient d’inventer un nouveau genre : le polar des cavernes. Du Pays basque espagnol à la grotte Chauvet, suivant les balises des dernières fouilles rupestres, cette épopée, troussée comme un voyage initiatique, nous bascule au moment clé de l’évolution où s’affrontent, métaphoriquement, deux espèces, l’Homo sapiens et l’homme de Neandertal. Deux personnages : Chat-Huant, un des « Premiers Hommes » qui va devenir « hommebaleine », titre honorifique à la mesure de sa bravoure, et Terre d’Ombre, un « Peau sombre » adopté par la Taiseuse. Sans annoncer l’issue de l’histoire – qui ne la connaît pas ? –, un destin houleux se profile pour ces deux Romus et Romulus, version Rahan, fils des âges farouches. Qui n’a jamais rêvé d’une soirée au feu de bois dans une caverne à ripailler en compagnie d’un de ces bons sauvages, nos ancêtres ? Sur 400 pages, vous y êtes

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