Dans la forêt

Éden, de Monica Sabolo (Le Livre de poche, 288 p., 7,70 €)

Quelque part tout en haut de la mappemonde, il y avait une réserve qui n’était pas faite pour les pulsations vivaces d’un coeur humain. La nature y était colossale, c’était un temple pour les esprits, les créatures tolkieniennes et les mousses fluorescentes, pas pour les hommes. Nita, l’Indienne, savait tout ça. Lucy, la Blanche, aussi. Elle était arrivée au début de l’année. Tous les garçons voulaient la peloter. Nita aurait bien aimé la rencontrer, fumer avec elle, mais elle l’a surtout observée, presque traquée. Étrange Lucy, quasi muette, mal dans sa peau pâle et zébrée ; une sorte de Frankie Addams des forêts du Nord. Et puis un jour elle a disparu, son corps retrouvé nu, pelotonné au creux d’une racine. Lent, atmosphérique, le drame est chorégraphié comme un ballet. Monica Sabolo n’écrit pas des thrillers, elle écrit des sortilèges. C’est un glissement, comme une nappe que l’on tire doucement et qui finira par tout précipiter sur la terre. Habité de héros janusiens, d’esprits top-of-the-lakiens (saison 1) et de sylves david-vanniennes, ce roman a la beauté du diable

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> Séries « WandaVision »

Feuilleton dérivé des films Avengers, WandaVision ouvre une nouvelle phase de l’univers Marvel. On y découvre les superhéros Wanda Maximoff et son mari, l’androïde Vision, jouant leur propre rôle dans une sitcom des années 1950 dont ils semblent prisonniers. Amusante, alerte, ludique, inventive, la série titille notre fibre paranoïaque… WandaVision, Disney+.

« Mum »

Cathy (Lesley Manville) devient veuve à 59 ans. Et doit faire face à un entourage incroyablement envahissant et sans gêne — autant de seconds rôles hilarants et plus touchants qu’on ne pourrait le croire. Les amours tardives, le poids du deuil, l’art d’enfin dire « Fuck you » : il y a tout cela dans cette petite pépite d’humour anglais remarquablement écrite et interprétée… Mum, série créée par Stefan Golaszewski, 3 saisons, 18 épisodes, sur Arte.tv.

> Opéra « Titon et l’Aurore »

Le berger Titon et la belle Aurore s’aiment, mais le dieu Éole s’ingénie à troubler leur romance… Titon et l’Aurore, de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, n’est jamais remonté sur scène depuis sa création à Versailles en 1753. Voici cette splendide pastorale sur la scène de l’OpéraComique, sous la direction de William Christie, sans public mais sous les caméras de la plateforme Medici.tv. Un régal. Titon et l’Aurore, en accès libre sur Medici.tv.